Henri Etienne DAYSSOL (France).

Par Ananda

FESTIN DE CHIENS

Comme on a vécu on mourra

alors on se retrouvera

in fine où l’on se perd

comme qui dirait entre vieux os

pour un festin de chiens ;

stoïques au fin fond des frigos,

inventoriant nos abattis,

pour un sacré bon bout de temps,

on incarnera l’art

du rituel amer,

celui  d’accommoder les restes

et vous nous verrez à la carte

ou peut-être au menu standard

partager la vedette

avec deux trois alter-égos,

deux trois paumés piégés la veille

à l’orée des fatigues

là même où on vivait,

et avec eux on sera là

servis dans les grands plats,

servis tout chauds sur des plateaux

on sera cuits,

mais ceux-là qui nous croqueront

ils seront à ce point surpris

que jamais ils n’en reviendront... !

Henri Etienne Dayssol