FESTIN DE CHIENS
Comme on a vécu on mourra
alors on se retrouvera
in fine où l’on se perd
comme qui dirait entre vieux os
pour un festin de chiens ;
stoïques au fin fond des frigos,
inventoriant nos abattis,
pour un sacré bon bout de temps,
on incarnera l’art
du rituel amer,
celui d’accommoder les restes
et vous nous verrez à la carte
ou peut-être au menu standard
partager la vedette
avec deux trois alter-égos,
deux trois paumés piégés la veille
à l’orée des fatigues
là même où on vivait,
et avec eux on sera là
servis dans les grands plats,
servis tout chauds sur des plateaux
on sera cuits,
mais ceux-là qui nous croqueront
ils seront à ce point surpris
que jamais ils n’en reviendront... !
Henri Etienne Dayssol