Critique film : Rango, réalisé par Gore Verbinski, avec les voix de Johnny Depp, Bill Nighy, Isla Fisher… sortie cinéma 03/2011
Du bonheur… Depuis les premières BA, j’attendais Rango comme un messie qui viendrait tourmenter le paysage artificiel construit peu à peu par les films d’animation en images de synthèse. J’ai été servi.
D’abord je suis cloué au siège par ce choix graphique si particulier, loin des courbes et des couleurs Pixariennes, qui annonce une fantaisie narrative et humoristique délicieuse. Et effectivement, dès les premières secondes, quatre hiboux mexicains, musiciens talentueux, captent mon attention me contant l’histoire d’un caméléon domestique perdu dans le désert de Mojave, voué à vivre une aventure qui le dépasse. Ce lézard aux yeux globuleux, tellement gauche et rêveur, mais si attachant et si lumineux, accomplira sa quête identitaire dans un univers de grand western (où les hommages aux grands classiques sont nombreux), et se verra assumer le rôle de justicier en portant l’étoile du shérif dans la ville de Poussière où l’eau vient à manquer.
Avec un réel travail de fond sur chacun des personnages et un dessin tantôt créatif tantôt brutal, des décors enivrants que l’on soit contraint de boire du jus de cactus dans un saloon lugubre ou poursuivi par un gang de taupes chevauchant des chauves-souris dans un canyon, un second degré permanent qui n’a pas peur de surprendre les plus jeunes en titillant leur faible expérience de l’ironie, mais jamais en leur ôtant la possibilité d’une histoire fabuleuse dans laquelle se plonger, Rango s’installe comme une pièce unique et un rempart à la facilité.
C’est immensément drôle, ce qu’il faut délicat sur le sujet écologique, à point explicite sur la confiance en soi, sans barrière dans l’excentricité. Et surtout, ça change !
8/10
Rango n’est pas sans rappeler, dans la manière profonde toutefois, un certain Fantastic Mr.Fox de Wes Anderson. A voir absolument si ce n’est déjà fait.