Wal Mart : Le procès du siècle

Publié le 30 mars 2011 par Edelit @TransacEDHEC

Depuis hier, la Cour suprême doit se prononcer sur  la forme du procès qu’ont intenté  plus de un million et demi d’employés et anciens employés  contre le géant de la distribution Wal-Mart pour discrimination.

Un procès fleuve

L’affaire a commencée il y a presque 15 ans, lorsqu’une employée de Pittsburg demanda une formation pour progresser dans la hiérarchie et être payée à un salaire équivalent à celui de ces collègues masculins. Après refus de ses supérieurs, Betty Duke, caissière, décide de demander réparation. A sa plainte s’ajoute rapidement celle de six autres femmes. Ce fut le déclenchement de cette « class action » qui réunit aujourd’hui plus d’employées qu’il y a de militaires aux US. « La plainte couvre un plus grand nombre de personnes que tout le personnel en service dans l’armée de Terre, la Marine, l’armée de l’Air et les garde-côtes réunis » rappelle le groupe.

Ce procès représente des milliards de dommages et intérêts pour Wal-Mart qui a déjà été en appel plusieurs fois. L’enjeu pour la cours suprême est de savoir si la plainte dans sa forme est valide. Elle est notamment appuyée par une étude sociologique qui affirme que le modèle managérial de Wal-Mart est par essence discriminatoire et d’après certaines études chiffrées, les femmes mettraient en moyennes deux fois plus de temps que les hommes pour obtenir une formation. Cette étude qui a permis aux anciens salariés de gagner en 2007 est la pierre angulaire de procès. C’est ce que Wal-Mart veut en priorité faire évacuer, en montrant que cette étude a été de multiples fois critiquée…

Quelles conséquences pour les entreprises ?

De plus compte tenu de la culture américaine et de la nature des relations salariales, ce procès, qui tend à faire entrer dans le domaine public des réclamations qui n’y avaient jusqu’alors pas leur place devient un enjeu majeur pour les entreprises et les salariés. Or dans ce procès, la classe dirigeante ne semble pas agir en faveur du géant américain ou de ses soutiens que sont actuellement General Electric, Bank of America, Intel Microsoft.  Pour rappel, Novatis a du payer, l’année dernière pour 5600 salariés plus de 250 millions de dollars. Les grandes firmes américaines sont donc en attente et n’espèrent pas que ce procès fasse jurisprudence.

P.B.