Chronique sur le livre : Russie, alliance vitale, par Jean-Bernard PINATEL, Editions Choiseul, Paris, 173 pages Cet essai géopolitique et historique vise à montrer que l’Union européenne, mais aussi le monde, a tout à gagner à une alliance avec la Russie pour défendre ses intérêts face au “condominium américano-chinois”, se protéger des menaces, notamment terroristes, et favoriser la paix sur la planète en général, et dans une Europe de l’Atlantique à Vladivostok et au Moyen-Orient élargi en particulier. C’est donc un ouvrage qui veut déstabiliser des certitudes et pour en proposer d’autres tout aussi radicales. L’auteur est un général (2S) et dirigeant d’entreprise, expert des questions géopolitiques et d’intelligence économique. Son pedigree est riche et il est allé sur le terrain, notamment en Russie qu’il connaît bien.
[Edouard Pflimlin]
D’emblée, dès l’introduction, l’auteur ne mâche pas ses mots :“l’Europe n’apparaît pas comme une superpuissance à l’image des Etats-Unis ou de la Chine, mais comme une collection d’Etats n’ayant en commun qu’un marché, et pour certains d’entre eux, une monnaie unique. Ce reproche qui est adressé à l’Europe fait ressortir le besoin urgent d’une Europe politique que la France appelle depuis longtemps de ses vœux. Mais une Europe politique ne suffira pas à ramener une croissance économique forte. La sécurité et le développement économique de l’Europe passent par la résolution des crises actuelles ou potentielles à ses frontières et qui maintiennent dans ces Etats voisins, débouchés logiques de ses produits et services, un niveau de dépenses militaires qui freine leur croissance économique, et celle de l’Europe, au profit des entreprises d’armement américaines. La paix et la prospérité dans l’arc des crises qui s’étend du Caucase à la péninsule arabique en passant par l’Afghanistan, le Pakistan et l’Iran, ne pourront être rétablies qu’au prix d’une alliance stratégique forte avec la Russie. Or l’administration et le complexe militaro-industriel américains font tout pour éviter cela, car ce partenariat met en péril, à leurs yeux, le condominium qu’ils s’efforcent d’imposer au monde au travers d’une relation d’ “adversaire-partenaire avec la puissance chinoise.”
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