Jean Marbœuf a imaginé une correspondance entre les deux actrices principales de ce film dont il est connu qu’elles n’étaient pas avares de vacheries. En feignant de mettre en scène deux stars rivalisant de mépris et de méchanceté, l’auteur évoque la cruauté du cinéma, l’impérialisme de l’image et les ravages qu’il peut faire chez les acteurs et les actrices. Car certains propos pourraient être mis dans la bouche d’hommes et non seulement de femmes. Comment vieillir quand il est possible de projeter sans fin sur un écran une image d’avant, comme si la jeunesse était éternelle ? Certains meurent tôt : Marylin Monroe, Jean Seberg, James Dean. Que seraient-ils devenus, vieux ? Quelle image auraient ils supportée ? Entre Bette Davis et Joan Crawford, il y a aussi la différence d’âge, celle qu’elles sont, par le texte de Marbœuf, obligées de subir pour toujours et qui pollue leur relation.
On rit de quelques répliques assassines, bien que le texte ou la représentation qui en est donnée pourraient aller plus loin dans les méandres de l’âme humaine et les mauvaises intentions dont sont pavés les chemins du cinéma.
J'ai vu ce spectacle au Pôle culturel d'Alfortville, dans le cadre du Festival des écritures.