A l'entrée de la ville, en traversant le pont,
Les deux demoiselles filent, comme un trait de crayon.
Seules parmi la foule du matin qui se presse,
Elles pourfendent la brume que le matin délaisse,
Et elles ont tant à dire qu'elles ignorent le temps.
Autour, tout autour,
Le silence éclabousse, le vieux pont se déroule,
Le soleil ce matin tient sa respiration,
Sous ce pont ridicule où seule de herbe coule.
C'est un peu comme un film en arrêt sur image,
Qu'elles traversent lentement, avec application,
Un tableau de peinture figé sur cet instant.
De tous ces artifices, les belles n'en n'ont que faire,
Elles passent, puis disparaissent, laissant des rires d'enfants.