Notre contrat de location se finit fin février, et pour ne plus rien cacher à personne, la période "lune de miel" avec nos collocataires n'a pas duré plus d'un mois.
Dès que l'on fait le constat que se sont toujours les mêmes qui nettoient la cuisine et salle de bain, changent et sortent les poubelles, ramassent le courrier, paient les factures à la bonne date, passent l'aspirateur, achètent le papier toilette, éteignent les lumières, achètent le produit vaisselle, rangent la vaisselle dans les placards, pensent aux autres en n'utilisant pas toute la vaisselle sans la nettoyer, ne claquent pas toutes les portes en rentrant la nuit... Et j'en oublie encore d'autres !
Dès que ce constat est fait, donc, on en vient à penser que peut être, en fermant très fort les yeux, on va pouvoir anhiler sa présence (oui, parce qu'à ce moment là, la présence du collocataire est si insuportable que l'on pense qu'il faut au moins une bombe atomique pour la terrasser).
Ensuite, pendant les quelques mois qui suivent, la guerre froide commence. Petit à petit, les poubelles se remplissent et débordent de détritus, jusqu'à ce que nous craquions (il faut croire qu'un handicap d'odorat trop développé aura eu raison de nous) et les sortions malgré nos résolutions premières, puis le courrier reste en bas, et s'entasse avec celui de nos voisins (clones parfaits de nos collocataires), la cuisine se revêt d'un apparat de tâches de sauces tomate, de jus de betterave (il fut un jour où j'aimais les betteraves), de soupe maison, de miettes de pain et biscuits sec, et des tranches d'avocat ou autre sont détournés de leur utilité première à des fins de cirage de parquet. Les rouleaux vides de papiers toilettes s'élèvent dans la salle de bain, d'une façon digne d'une sculpture d'Art moderne (Tate Modern, nous voilà !), l'aspirateur est vidé avant et non plus après avoir gentillement aidé à nettoyer une chambre seulement (et non plus tout l'appartement), la vaisselle s'entasse sur l'égouttoir créant une Tour de Pise d'assiettes, verre, et autres pots en plastique voué au recyclage mais qui par flemme partiront à la poubelle générale, et quelques verres font partis des dommages colatéraux.
A ce rythme, on ne s'adresse plus la parole, et les camps se sont formés naturellement : le couple associal/maniaque de la propreté contre les collocataires sociables/bordéliques.
Après 5 mois et demi de vie commune, il faut donc se séparer, et je pense que ce sera sans regret pour un camp comme pour l'autre. Les uns (nous) vont chercher un appart à louer égoïstement, les autres repartiront en France ou loueront une chambre dans une autre collocation (espérons pour elle qu'ils engageront une femme de ménage).
Voilà donc, depuis un peu plus d'une semaine, nous parcourons les sites internet, et les agences de location de la région pour trouver notre futur nid douillet.
Description : en centre ville (mi-chemin entre nos deux travails), appartement pas au rez-de-chaussé (pour ceux qui ne le save pas Hull à subit des innondations l'été dernier, si ça recommence, on ne voudrait pas se noyer), meublé (au moins le lit et une table en plus de la cuisine équipée), 1 chambre séparée, et des grandes fenêtres.
On vous tient au courrant !