L'implication des mères serait primordiale pour le développement du cerveau de leurs bébés, selon cette étude menée par des anthropologues de l'Université de Durham (UK) et publiée dans l'édition avancée en ligne du 28 mars des PNAS (Actes de l'Académie nationale des sciences). Car, selon ces conclusions, la croissance du cerveau chez les bébés serait liée à la quantité de temps et à l'énergie investies par les mère dans leur grossesse et l'allaitement de leur Enfant. En résumé, la durée de la grossesse détermine la taille du cerveau à la naissance et la période de lactation détermine la croissance du cerveau après la naissance.
Cette étude a tout de même porté sur 128 espèces de mammifères, dont les humains et démontre en effet que la croissance du cerveau chez les petits est déterminée par la durée de la grossesse et de l'allaitement maternel. Plus la période de grossesse est longue et plus l'allaitement est prolongé chez les mammifères, plus gros sera le cerveau du bébé.
Ces chercheurs expliquent que leurs résultats renforcent l'idée que l'allaitement est la meilleure solution pour le développement du cerveau et donne encore plus de poids aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé qui défend un allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois de la vcie de l'Enfant, un allaitement qui peut se poursuivre jusqu'à l'âge de deux ans ou au-delà complété avec des aliments solides.
En comparaison, des espèces comme le daim, qui font environ le même poids corporel que les humains et qui ne portent leurs petits que durant sept mois avec une période d'allaitement de six mois, ont un cerveau de seulement 220 cm ³, six fois plus petit que le cerveau humain.
Ces anthropologues, du Durham Evolutionary Anthropology Research Group, ont, pour cela, analysé des données statistiques sur la taille du cerveau et du corps, “l'investissement de la mère”, et les nombreuses variables qui conditionnent la vie des mammifères, incluant des espèces comme les gorilles, les éléphants et les baleines. Ils constatent que la taille du cerveau par rapport à la taille du corps est étroitement liée à cet investissement de la mère, durée de grossesse et d'allaitement. Leur étude montre que la durée de la grossesse détermine la taille du cerveau à la naissance et la période de lactation détermine la croissance du cerveau après la naissance et que les mères avec des taux métaboliques plus élevés peuvent alimenter une croissance plus rapide du cerveau chez le fœtus.
Le chercheur principal, le Pr. Robert Barton, du Département d'anthropologie de l'Université de Durham, déclare: «Nous savions déjà que les espèces à cerveau plus gros, se développent lentement, atteignent plus tardivement leur maturité et ont plus d'espérance de vie, mais l'association entre développement du cerveau et espérance de vie n'était pas claire.
«Une théorie possible est que de grands cerveaux augmentent la durée de vie en rendant l'animal plus généralement souple dans ses réponses aux défis de comportement imprévisibles, ce qui permet lui permet une espérance de vie plus longue (…) Nos conclusions nous aident à comprendre quelles sont les implications des différentes étapes de notre évolution, avant et après la naissance, mais nous avons maintenant besoin de poursuivre nos recherches pour déterminer exactement comment les différentes phases d'évolution pré-et postnatales impactent structure du cerveau".
Source : Proceedings of the National Academy of Sciences doi/10.1073/pnas/1019140108 “Maternal investment, life histories, and the costs of brain growth in mammals”
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