Avant même de glisser le DVD dans votre lecteur, il vous faut oublier l'original. N'imaginez pas un seul instant que vous retrouverez la finesse des dialogues signés Francis Verber. Jay Roach, qui signe l'adaptation US, est le réalisateur des Austin Powers et Mon Beau-Père : vous aurez donc le droit à un comique de situation, et de situations pas toujours très classe. Mais après tout, un remake US calqué sur la version française n'aurait pas supporté la comparaison ni tenu la route. Jay Roach a donc conservé l'idée pour la réinterpréter.
Et The Dinner repose sur un trio d'acteurs que, personnellement, j'adore : Paul Rudd dans le rôle du cadre contraint de participer à ce méchant dîner, Steve Carell dans le rôle du bon con et Zach Galifianakis dans celui du sale con. Comment s'en sortent-ils ? Paul est trop aseptisé ; Steve en fait des tonnes et fait souvent mouche ; Zach cartonne, comme à son habitude.
Zach attaque !
Le problème du film est qu'il n'assume pas assez la méchanceté du concept sur lequel il repose. Il hésite à se moquer des cons et il englue le personnage joué par Paul Rudd dans une histoire d'amour trop sirupeuse. Heureusement, Steve Carell est parfait dans le rôle de cet asocial dont le passe-temps consiste à reproduire des oeuvres d'art avec des souris mortes. Carell se lâche pour notre plus grand plaisir. Et quand il croise la route du grand Galifianakis, on est aux anges ! Le barbu compose un inspecteur des impôts qui contrôle les esprits. Enfin, pense contrôler les esprits. Une interprétation minimale pour un effet maximal : chacune de ses apparitions provoque les rires tant attendus.
C'est lui, Carell et Rudd, ainsi que quelques seconds rôles marrants, qui sauvent le film. Un film qui n'est ni un ratage ni une grande réussite et que j'ai finalement pris plaisir à regarder. Sans plus. Ni moins.
Anderton