« Merci est mort » n’est pas de moi, mais est sorti spontanément de la bouche de mon amie et interlocutrice alors que je lui donnais un exemple de plus du manque d’élégance basique de certains qui se croient pourtant aptes à juger des bonnes et des mauvaises manières.
"Merci"… tout simplement pour le service rendu, ou "bravo"…du fond du cœur pour ce tu as fais, ou "continue"…tu tiens le bon bout, ou juste un sourire vrai, un verre partagé, quelque chose de l’ordre de l’humanité et du regard sur l’autre …est-ce que c’est si compliqué ?
Nous avons donc tous les moyens de communications à notre service, tous les outils pour envoyer à la vitesse de l’éclair les messages les plus urgents à l’autre bout du monde et pas le temps pour faire un « reply » et dire « merci ».
L’air du temps est à l’envoi de vœux en mass mailing pour gagner du temps, de « joyeux anniversaire » par sms, tout ce qui finalement n’implique pas et surtout pas l’affectif…sait on jamais, à trop donner, on pourrait recevoir…
Oui, recevoir. Recevoir de ceux qui donnent sans attendre de merci, juste parce que, peut-être un poil trop idéalistes, ils continuent de croire que tout n’a pas totalement foutu le camp.
Tout a foutu le camp.
Les rencontres que l’ont croient miraculeuses se révèlent souvent être celles qui vont vous sucer la moelle jusqu’à la dernière goutte et qui vous laisseront, pantelant et vous maudissant d’y avoir cru…encore une fois.
Il ne faut pas se maudire et il faut continuer de sourire. Il faut encourager l’autre et lui sourire.
Il faut aider, dans la limite des possibilités qui sont les nôtres, et toujours chercher en nous la petite parcelle de bon, ou d’enfance…voilà, l’enfance. Je te prête ma poupée, et toi, tu me prêtes quoi ?
Désabusée je suis. Pleine d’espoir je resterai. Parce qu’au milieu du ramassis de ce que l’humanité est capable de produire de pire, des éclats de rire, des yeux qui pétillent et des gens vrais subsistent.
D’où sortent-ils ? Du même ventre que celui qui m’a mis au monde sans doute…la mère universelle, celle de la passion et la compréhension, j’hésite à dire la compassion…mais si on en extrait tout le mal qu’on a pu lui faire à cette compassion, alors je prends.
Compassion est un mot mal foutu, un mot qui dit « con et passion ». La passion, je ne l’ai jamais ressentie que pour des vivants. Con, je l’ai été souvent…bien sur.
Compassion vient du latin, compassio « communauté de sentiment, sympathie » d’où en français miséricorde, pitié.
Voilà le nœud du problème…la communauté de sentiment et la sympathie… oui. !
La récupération, puisqu’il s’agit bien de ca, au nom d’une divinité quelle qu’elle soit, non merci !
Mais je m’égare…je voulais juste dire, comme on l’apprendrait à un enfant : dis merci à la dame, mouche ton nez et sois poli. Si tu dois dire merde, fais le…avec respect, toujours.