Ce blog empruntant une gentille vitesse de croisière, j'ouvre la voie à d'autres contributeurs (triés sur le veau lait). Aujourd'hui, c'est Amandine qui s'y colle. J'ajoute qu'elle n'est ni blogueuse ni geekette (ce qui lui confère, à mon sens, une bigre "valeur ajoutée"). Elle avait déjà sévi ici. Là, elle nous raconte une promenade administrative comme on les aime. (Pardon Amandine, je n'ai pas pu m'empêcher d'ajouter quelques poils d'aisselle (propre) çà et là.)
Monter une association, quoi de plus simple ? Étant donnée mon expérience en la matière, je pensais que tout allait se dérouler facilement ; sauf que j’habite désormais la Seine-Saint-Denis : je dépends donc de la Préfecture de Bobigny.
A Paris, par exemple, il suffit de se présenter au bureau des associations : la personne vérifie que le nom n’est pas déjà pris, que votre dossier est complet puis vous délivre le récépissé de déclaration, pièce officielle de votre nouvelle structure.
Il y a 5 ans, on pouvait également payer directement la publication au Journal Officiel.
Le site de la Préfecture de Bobigny vous met tout de suite au parfum : le bureau des associations ne reçoit pas le public, il est simplement disponible par téléphone 2h/semaine. Il vous faut effectuer toutes les démarches par courrier.
Quid du récépissé ? Attendez donc, en priant Saint PTT pour que le courrier ne se perde pas car vous en avez impérativement besoin pour la demande de n° de SIRET (indispensable pour toute demande de subvention ou pour établir une facture).
Devant aller à la mythique préfecture pour une carte grise, j’ai pris mon dossier sous le bras afin de le déposer par la même occasion. D'une pierre deux coups.
Lors d’une première visite, vous aimerez vous perdre dans ces lieux que Dédale ne renierait pas, vous offrant un panorama de choix sur la foule poireautant des heures au service Etrangers. Rien que pour ces épreuves, ils mériteraient leur titre de séjour.
A l’accueil général, une charmante femme me dit qu’elle ne peut malheureusement plus prendre les dossiers car 2 ont été perdus. Il faut que je l’envoie avec accusé-réception.
Sur le chemin du retour, vous passez à la Poste nouvelle génération où la guichetière fait ce qu’elle peut, maintenant que l’espace est à 80% réservé aux opérations bancaires et boutique d’enveloppes. D’un air désolé, elle confesse : « Je comprends que les gens pètent un plomb. »
Et là, vous vous dites que la Seine-Saint-Denis est vraiment le parent pauvre de l’Île-de-France : même pour une malheureuse déclaration d’association, l’égalité des chances n’est pas respectée.
Mon pauvre 93, faut-il que je t’aime…