Précision d’usage, ces observations ne se fondent que sur le journal de 20 heures de France 2 présenté par Laurent Delahousse, je ne me suis pas plié à l’observation de tous les journaux de la soirée. Afin d’avoir plus de détails sur chacune des photos, n’hésitez pas à cliquer dessus pour les voir en plus grand.
UMP
Le premier secrétaire du parti a pris la parole devant un dispositif simple, sobre qui l’identifie immédiatement au parti politique pour lequel il s’exprime. Pas d’évocations particulières si ce n’est que cette présence face caméra est pour ainsi la déclaration solennelle et univoque d’un parti. Entre couleur dominante du parti, logotype et site internet où retrouver les informations, pas de fioritures.
EUROPE ECOLOGIE / LES VERTS
Même dispositif que précédemment avec une différence notable de la place que prend la secrétaire nationale au cœur de l’écran. Moins imposante, elle ne remplie par l’écran comme tend à le faire le premier secrétaire de l’UMP qui se met en valeur dans l’écran et tend davantage dans la personnalisation que ne le fait Europe Ecologie / Les Verts.
PS
La première secrétaire du Parti Socialiste a quant à elle usée de la méthode classique qui consiste à se poser devant une bibliothèque garnie. Preuve, s’il en fallait, que le Parti Socialiste promeut l’intelligence de ses électeurs et que pour ainsi dire le parti majoritaire de la gauche est garant d’un savoir, d’une culture qui lui donne la légitimité de ses ambitions. La dominante de blanc témoigne également d’un sentiment de pureté, de franchise, d’un discours adressé directement aux électeurs sans faux semblants et de manière transparente
EXTREME DROITE
Le cas de l’extrême droite est tout à fait intéressant et rudement bien pensé. Il témoigne à lui seul d’un programme, d’une actualité et d’un futur. Les éternels drapeaux français plastronnent derrière la responsable en chef de ce mouvement, histoire de rappeler que l’appartenance nationale était bien plus qu’un cheval de bataille. De l’autre côté, un coq (symbole français et terrien par excellent) est malicieusement placé dans le champs de la caméra et se trouve tout à côté d’un tableau d’un tableau représentant une vague (bleue Marine ?) venant s’abattre avec force sur les inamovibles et anciens rochers de la côte (les autres partis politiques ?). Le tout étant arrosé par la lumière d’une lampe de chevet négligemment posée ici à n’en point douter et qui n’est sans doute pas là pour témoigner du nouvel espoir que veut incarner ce parti.
EXTREME GAUCHE
Là encore, le message est plutôt bien transmis dans le décorum qui se trouve derrière le responsable en chef du parti de gauche. Dominante rouge (couleur de la révolution), fourmilière de militants de toutes générations et tous sexes témoignant de la pluralité, du dynamisme ainsi que du côté proche du peuple que veut se donner ce parti. Pas de troupe gentillement placée, le tumult est le maître mot d’un parti qui veut faire bouger les blocs et dont l’immobilise est l’un de ses fers de lance. Dernier détail à ne pas négliger, le tableau qui se trouve à gauche de l’image. Sorte de menu typique des bistrots et brasseries françaises où se retrouvent la classe ouvrière. Un indice qui témoigne, s’il le fallait encore, que cette communication a voulu être faite au plus près du peuple, parmi le peuple.
GOUVERNEMENT
Venant commenté les résultats disponibles à ce moment là, le porte parole du gouvernement s’est exprimé devant un écran projetant ce qui semble des statistiques, des résultats. présentation on ne peut plus sobre, le mea culpa électoral n’avait même pas besoin d’être prononcé tant le décors ne communiquait pas la joie de la victoire. D’autant plus que celui-ci évoquait davantage la communication officielle, pas du tout empreinte d’une évocation d’un idéal, d’une promesse électorale au long court, etc. Des chiffres et le côté cartésien du discours étaient les maîtres mots de cette scène.
FRANCOIS HOLLANDE
Cérémonial, testimonial, solennelle, on ne sait pas vraiment quel terme choisir en voyant ce décors alors optons pour les trois en même temps. Un chef de file s’exprime et ce sont tous ses fidèles, ses soutiens qui l’entourent dans une posture très sobre, à l’écoute de chacune des bonnes paroles. La distance vis à vis du chef est respectueuse, l’arc de cercle formé par les proches tend à renforcer l’importance du personnage. La mixité est présence dans les rangs de ce public médusé. Le lieu également, où l’on imagine une pièce imposante toute de pierre confère à la communication une portée qui dépasse de loin l’enjeu de la soirée. Enfin, remarquons la manière très pieuse de tenir le micro, peu habituelle en télévision mais qui dans le contexte fait penser à une posture testimoniale, de vérité vis à vis de ses électeurs du moment ou à venir.
La rapide observation de tout cela aura permit une nouvelle fois de voir combien la communication est plurielle est que la parole n’est pas toujours importante (d’autant plus dans des dispositifs comme ceux-ci). Entre verbal et non verbal, ne gageons pas toujours de trouver le sens dans le mot.