Pour un propriétaire en quête d’un nouveau logement, deux questions doivent être impérativement posées : les biens proposés restent-ils longtemps en vente ou partent-ils rapidement sur le marché immobilier local? Mon bien est-il « atypique » ou plutôt dans la norme du quartier? Un logement rare ou standard trouvera vite preneur. En revanche, un bien avec défaut (sans ascenseur, en rez-de-chaussée…) sera parfois plus long à être vendu.
Pour vendre une maison dans la Creuse et acheter un appartement à Limoges, il sera prudent de se défaire d’abord du bien à la campagne, pour ensuite en acheter un autre en ville. Dans cette région, les délais moyens des ventes évoluent entre trois et six mois :mieux vaut donc jouer la sécurité et prendre le temps de vendre dans de bonnes conditions avant de démarrer un autre projet immobilier. En revanche, si vous cédez un appartement à Paris pour un autre dans cette même ville, le contexte n’est pas le même. « En ce moment, les biens proposés restent à peine dix jours en portefeuille, et parfois, certains partent en deux jours. Pour obtenir ce qu’ils veulent, les acheteurs doivent vite se décider, avant même d’avoir eu le temps de mettre en vente leur appartement », assure Danielle Lefranc, directrice de l’agence Guy Hoquet dans le XVe arrondissement. Cette situation n’est pour autant pas propre à Paris, puisqu’on la retrouve dans tous les marchés dynamiques où la demande est supérieure à l’offre comme dans le pays genevois. Lorsque les opérations d’achat et de revente sont menées de front, le timing idéal consiste à organiser les signatures le même jour chez le notaire. Il faut jouer sur les délais séparant la date de signature du compromis de vente et celle de l’acte authentique. En pratique, cette durée minimale est de trois mois, mais elle peut être allongée d’un commun accord entre acheteur et vendeur et être fixée à six, voire neuf mois. Ce scénario pourra ainsi éviter de payer un crédit relais.
Acheter avant de vendre n’est pourtant pas la stratégie adaptée à tous. Certains, moins nombreux, préfèrent d’abord céder au meilleur prix et se donner du temps avant d’acquérir. La parade consiste à trouver une location temporaire pour chercher sans avoir le couteau sous la gorge. Reste que ce passage par la case location n’est parfois pas choisi. Malgré un délai de neuf mois négocié avec l’acquéreur de son 4 pièces, une retraitée du VIIe arrondissement n’a rien trouvé à acheter. Elle va donc se rabattre sur une location meublée. Un épisode coûteux en perspective puisqu’il faudra non seulement payer les loyers (2500 €/mois), payer deux déménagements (l’un pour l’emménagement dans la location, l’autre dans la future acquisition), et éventuellement s’acquitter des frais de garde-meuble.
Preuve est ainsi faite que l’accession à la propriété dans des conditions favorables est toujours préférable à la location.