Baudelaire a la certitude que le paradis, l’idéal, où tant de fois il se réfugie, fuyant la dure réalité, sont de simples mensonges fugitifs, éphémères comme la beauté et le plaisir. Mais, mieux vaut le mensonge à l’ennui. De cette pensé nait le Spleen de Paris.
Paris depuis la fin du 18ème siècle souffre de grand changements du à l’essor de l’économie capitaliste qui à son tour, apporte des modifications dans la structure de la ville. Surgirons des espaces pour la consommation et la distraction, le loisir et le rêve : les passages, les grands magasins, les “crystal palace”. A ce sujet Amendola manifeste :
“La grande métropole du 19ème siècle se déclare capable de résumer le monde et l’offrir à la consommation et à la curiosité de ses habitants. Les passages, les grands magasins, les expositions universels, sont les lieux où, à différentes échelles, le monde et l’histoire s’offre à la consommation et à l’admiration”.
Dans ce Paris Baudelaire est vu par Benjamin comme l’exemple du flâneur, l’homme qui parcours les rues à la recherche des déchets de la ville moderne. C’est le nouveau Héros de la ville moderne, un de plus parmi la foule, observant comme un spectateur ce que la multitude ne peut pas voir.
Cette incommunication avec l’environnement, produit de la routine quotidienne, c’est ce qui induit au spleen. Un état de mélancolie sans cause définies, d’angoisse vital quand ce fini la nouveauté du réel. Dans Les Fleurs du Mal il décrit Paris comme une ville grise et lourde :
“Quand le ciel bas et abondant pèse comme une dalle
sur l’esprit gémissant victime de longues colères,
et que de l’horizon embrassant tout le cercle
nous offre un jour noir plus triste que les nuits ; (…)”
Devant ce panorama, nous nous demandons : Et la beauté ? Avec une grande génialité, Baudelaire identifie toujours les contraires. Donc, toute cette tristesse et mélancolie que ressent le poète, l’ennui vital que la grande ville infecte à ces âmes exilées et sans lumière vont toujours de paire avec la beauté. Le beau, le très beau, est toujours teint par une subtile et profonde peine. Plus c’est triste plus c’est beau.
Dans Spleen et Idéal (première partie de Les Fleurs du Mal), nous trouvons l’antécédent, par son caractère et sa thématique, du Spleen de Paris de 1862. Ce semper eadem (toujours pareil) est comprit comme l’expérience qui permet à l’homme de reconnaitre sa temporalité et transcendance.
Une des poèmes en prose qui définie le mieux l’impulsion humaine d’expérimenté des sensations nouvelles quand il se voit submergé dans une vie contemplative et sans action, est : Le mauvais vitrier
(http://divinapoesia.blogspot.com/2009/02/el-mal-vidriero-charles-baudelaire.html). Une surprenante histoire relatée à la première personne de comment un jour, le spleen réveilla en lui une force irrésistible que le poussa à faire un acte totalement inespéré et absurde, mais plaisant à la fois. Qui n’a jamais sentit cette euphorie, ce désire de commettre une folie ?
“Il y a des natures purement contemplatives, impropres totalement pour l’action, qui cependant, à la merci d’un élan mystérieux et inconnu, agissent avec une rapidité dont ils s’auraient cru incapables.”(…)
(…) “Mais qu’importe l’éternité du châtiment à celui qui trouva en une seconde l’infinité du plaisir !”