Anthologie permanente : Isabelle Garron

Par Florence Trocmé

Isabelle Garron vient de publier Corps fut, chez Flammarion. Poezibao en donne aujourd’hui une note de lecture, signée Auxeméry (lire cette note
 
variation 2 (extraits) 
 
[ trouver parmi les notes : il y a longtemps 
qu’elle ne prenait plus 
les corps de ferme 
pour support 
 
ni les pierres dressées 
pour structure d’ 
inventaire ni 
 
les idiomes  
pour petit 
jouet 
 
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– pourtant l’opacité du discours continuait à côté, ainsi la langue étrangère : I love a thing like 99 : the concept of identity is attached to the objects.  
 
. ainsi s’exposait un matin l’art maladif des conférencières obscures venues en délégation tenter certains rapprochements entre acteurs de la sphère 
 
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excès jubilatoire. on a cru au printemps 
or à nouveau il faut craindre 
le retour de températures 
basses  ainsi 
 
à peu de degrés je réalise 
 
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et nous fixons les normales saisonnières 
les lieux que tu fréquentes 
ces ruches de jardin 
 
public l’hiver. 
 
aux nouvelles un homme est mort poussé 
sous un train l’immeuble d’en face 
nous déplace 
 
dans la lumière 
 
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éclairage : me revois te rejoindre pour un verre : j’avance 
vite au rythme des processions inventées 
 
si dehors l’on entend certains réclamer d’autres 
crient distinctement leur slogan 
 
au bout de la voie principale se dessine 
plus loin le silence du train 
 
ta ronde aérienne bientôt 
pour un final 
 
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calme trouvé cependant hors des artères principales 
où les cortèges avancent tu repenses à ces œuvres 
composées avec les membres 
à leur envers 
 
l’or des attentes celles de la caresse de la soie 
par la soie .puis entre nous les signes de 
genre de lingerie  les vêtements 
minuscules 
 
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là. enfant .tu évoques l’épreuve d’un texte 
aux confins d’une île .ici l’empreinte 
 
d’origine ses contours traduits 
dans la neige 
 
la fatigue de l’image .d’une femme 
sa condition .et le ventre 
 
les soubresauts .et les 
expectorations 
 
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lire noté à maintes reprises 
je ne raconterai point 
j’écrirai 
 
sous une nuit l’attente fêlée 
d’une voix dans la ruelle 
en contrebas 
 
les nuages dans la vallée 
la crainte aussi d’un 
retour du froid 
 
[...] 
 
Isabelle Garron, Corps fut, Flammarion, 2011, pp. 89 à 96 
 
Isabelle Garron dans Poezibao : 
bio-bibliographie, extrait 1 (présentatin de Qu’il Faille), extrait 2, note de lecture de Qu’il faille, lecture à la librairie Tschann, autour du Cahier Critique de Poésie, sur Objets d’Amérique d’Y. di Manno 
 
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