Gustave, l'aîné, sera peintre, mécène, architecte naval, philathéliste, régattier. Son frère plus jeune, Martial, est musicien puis photographe, tout en partageant la passion de son frère pour la philathélie. A part le fait qu'ils n'ont pas besoin de travailler car leurs parents ont fait fortune avant eux, ils vivent une vie très familiale, entre leurs enfants, leurs belle-famille, dans l'hôtel particulier familial et à la campagne, à Yerres ou au Petit Gennevilliers.
L'exposition met en regard (!) les peintures si réalistes de cette vie calme et les photographies contemporaines.Les autoportraits de Gustave et les photos que prend son frère de lui, et surtout de ses enfants. Adorable portrait des deux enfants Jean et geneviève, avant qu'on en procède à la première coupe de cheveux du garçon, jusque là doté d'une chevelure bouclée lui tombant jusqu'aux genoux....comme sa soeur !Merveilleuses touches de couleurs qui donnent vie aux arbres aux feuilles naissantes, les portraits d'hommes accoudés au balcon regardant le boulevard, les passants du Pont de l'Europe (tableau commenté par Laurent Fabius dans son récent livre "Le Cabinet des Douze"), la scène de contre-jour du Déjeuner, mais aussi les reflets crépitants de l'eau près d'Argenteuil, l'athlétique canotier en haut-de-forme, des "instantanés" saisis en peinture et en photographie, comme si nous y étions.Gustave Caillebotte est plus connu comme mécène, acheteur des toiles de ses amis impressionnistes, qu'il lèguera à l'Etat et formeront une importante donation du musée d'Orsay, que comme peintre de la vie quotidienne, de la vie bourgeoise et aussi celle des métiers du bâtiment (peintres, raboteurs de parquet....), en plein essor grâce au grands travaux du baron Haussmann.Et je trouve l'intitulé de l'exposition bien choisi : nous voilà admis dans l'intimité familiale des Caillebotte, comme si nous étions nous aussi, derrière la caméra ou le chevalet.
Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, jusqu'au 11 juillet, 10€, tous les jours.