Je me souviens de ce petit oiseau qui dansait sur le seuil de ma maison lorsque j'ai commencé à écrire. C'était un jeudi et la fraîcheur du soir était la bienvenue après une journée ensoleillée.
C'était un petit oiseau ordinaire. Mais mon regard s'arrêta sur lui et j'ai regardé avec émerveillement son petit collier de couleurs vives. Il était beau.
Pendant un long moment, il est resté là sur la marche et il semblait intrigué par mon regard posé sur lui. Puis il se mit à sauter, à danser, à piailler gaiement. Il me paraissait heureux de sa liberté. La danse finie, il prit son envol pour regagner l'arbre du jardin tout en sifflant, avec ses compagnons le printemps nouveau.
Il fut mon premier soutien sur le chemin de l'écriture qui me conduit à vous aujourd'hui.
Ce souvenir peut paraître ordinaire, mais il m'est revenu lorsque j'achevai l'écriture de cet entretien. Une ronde d'oiseaux est venue se nicher dans l'arbre comme au temps de mes premières lignes. Soudain sur la marche je vis apparaître un petit oiseau semblable à l'autre. Ce n'était pas le même mais il adopta la même attitude que son ami en piaillant, dansant sur place comme s'il voulait me dire bonjour.
Je fus ému et me mis à lui parler et lui confier cette aventure des mots. Il me fixa et prit son envol comme s'il s'empressait de raconter nos paroles à ses camarades restés dans l'arbre.
La chorale reprit en choeur comme une réponse, un encouragement. C'était un autre printemps, celui de la fin de ce siècle.
Vole petit oiseau. Emporte avec toi ces quelques mots comme un message d'espoir. La liberté est au bout de tes petites ailes.
Extrait de “Entre Ciel et Terre”
Une nouvelle de Frédéric Debaecke
Copyright : Éditions “La plume et l'encrier”, 2000.
ISBN : 2.9515508.0.4
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