Je venais sur cette Transoasis sans prétention particulière, puisque je ne savais pas trop si j'allais courir ou me contenter de filmer et de faire des photos. Mais bon sur place je me suis dit qu'il serait assez facile de faire les deux et puis ça me tentait tout de même bien de courir dans ces grands espaces que j'affectionne. Au final je ne regrette pas ma décision!
La première étape était plutôt roulante, sur des pistes au bord de la mer et autour de champs d'oliviers. Je suis parti assez vite pour faire quelques images puis j'ai temporisé avant d'accélérer après le dixième kilomètre. Une course plutôt agréable, même si je me sens encore bien "bridé" et que j'ai du mal à monter dans les tours comme dirait les automobilistes. Je termine en 1h29, ce qui ne me semble pas si mal. Cette semaine "au seuil" va sans doute me permettre d'améliorer ça...
D'ailleurs le lendemain, dans les collines de Tataouine, c'est déjà mieux: là encore je pars assez prudemment puis accélère, profitant du profil en "montagnes russes" de la fin du parcours pour relancer et tenter de bien dérouler la foulée. Je retrouve quelques sensations presques oubliées, me fondant dans ce décor de western. La forme n'est jamais bien loin finalement, suffirait il de "réveiller" quelques fibres musculaires un peu endormies pour retrouver une bonne foulée? 1h32, voilà pour le temps de course du jour, pas trop mal au vu du dénivelé. Je suis en tête de la course en prime. Il faut dire que l'ambiance est plus amicale que réellement compétitive.
La 3e étape sera celle qui me posera le plus de soucis. Nous courons dans de très belles dunes de sable bien mou, majestueuses à regarder mais terribles à courir! Je râle, maugrée une bonne partie du parcours tant ce sol me pose des difficultés. Ma foulée, plutôt longue et qui "pousse" derrière ne s'adapte décidément pas sur tous les terrains. Sylvain Vican, un coureur toulousain qui m'accompagnera tout de même une bonne partie de la semaine, se demande parfois ce qui m'arrive. Le sable mou semble lui poser beaucoup moins de problèmes. Je m'accroche assez "rageusement" jusqu'au dernier kilomètre mais là, un petit coup de ras le bol me fait abandonner la victoire d'étape à Sylvain, qui l'a bien mérité et qui était décidément plus à l'aise que moi. Les muscles, sollicités d'une drôle de façon, me font mal: j'ai moins d'entrain à repartir en arrière pour faire des photos et de la vidéo. Le vent souffle dans les dunes, le spectacle est beau mais que c'est éprouvant. Il faudrait vraiment que mes amis marocains me donnent des cours pour courir sur le sable mou plus efficacement. Nous avons couvert la distance en 1h53 tout de même à travers ces dunes.
Le lendemain, nous retrouvons les dunes. Même topo au début de l'étape, je patauge dans la semoule, puis le sol se fait un peu plus ferme et j'arrive à me relancer un peu. Le paysage est toujours aussi impressionnant, nous sommes vraiment plongé dans la mer de sable. Les deux derniers kilomètres sont à nouveau très difficiles, dans des dunes assez hautes et du sable très mou. Je boucle l'étape en 1h52, c'est un peu mieux qu'hier. Bon, au delà des sensations, j'ai pris tout de même plaisir à évoluer dans ces décors. Le désert reste magique.
La 5e étape nous fait retrouver les collines et des pistes caillouteuses bien plus roulantes. Nous ressentons tout de même un peu la fatigue des jours précédents et partons assez tranquillement avec Sylvain. Au 12e kilomètre je me sens carrément mal dans ce rythme et un choix s'impose à moi : soit je ralentis, soit j'accélére, mais il faut que je change de foulée... J'opte pour l'accélération et finalement ça passe pas trop mal. La fin de parcours vallonnée me convient bien. Des bosses pas trop longues, bien marquées, et de bonnes descentes bien droites! Le tout dans un décor enchanteur, palmiers et oliviers. L'arrivée se fait ainsi au bout d'une dernière bascule bien rapide, d'où nous dominons la vallée de Matmata. Je termine cette fois en 1h44. L'ambiance à l'arrivée est de plus en plus conviviale. Nous fêtons tous l'arrivée de Myriam, qui célèbre de cette belle façon son anniversaire.
La dernière étape nous retrouve au bord de la grande bleue, méditerrannée en l'occurence, sur l'île de Djerba. Jacques, monsieur chrono sur cette transoasis, m'a lancé un petit défi: il faut que je termine en moins de 1h28 pour passer sous la barre des dix heures. Sur ce parcours plat, ça me parait jouable. Je pars bille en tête, en allongeant la foulée. Les sensations sont bonnes. J'aime courir dans ces grands espaces, la mer et l'horizon pour limites visuelles. Roger et Fred, le journaliste de jogg, me doublent et me redoublent sur leur moto et m'encouragent sympathiquement. Au dixième kilomètre j'ai un peu d'avance mais mon talon me fait souffrir et je dois ralentir. C'est d'ailleurs un soucis: à chaque fois semble t il que je commence à recourir un peu plus vite, cette douleur qui m'a accompagné une bonne partie de l'année passée semble vouloir revenir à la surface. Enfin bon je relance tout de même dans les derniers hectomètres pour gagner mon pari de 26 petites secondes. C'est donc sur cette bonne note que je termine cette Transoasis, ces six étapes m'auront permis de retrouver des sensations de course qui finissaient tout de même par me manquer, en plus de l'excellente semaine que j'ai passé là.