De : Luc Besson.
Avec : Pierre Jolivet, Jean Reno, Jean Bouise, Fritz Wepper, Christiane Krüger, Maurice Lamy, Petra Müller...
Genre : Drame - Science fiction.
Origine : France.
Durée : 1 heure 35.
Date de sortie : 6 avril 1983.
Synopsis : A la suite d'une catastrophe mondiale, la lutte pour la survie s'organise. Certains pronent la violence, d'autres veulent construire une nouvelle société.
Bien que j'ai toujours bien aimé les films de Luc Besson, je dois reconnaitre que je connaissais mal le début de sa carrière. C'est ainsi que je n'avais jamais vu "Le dernier combat" et même si la jaquette du blu-ray me tentait bien, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre lorsque j'ai découvert ce film.
Je dois dire que j'ai été agréablement surpris. C'est vrai qu'un film en noir et blanc et muet dans les années 80, sur le papier je pouvait craindre un certain ennui pourtant dès les premières minutes j'ai été entrainé dans ce monde apocalyptique que j'ai trouvé extrêmement crédible. Que c'est il passé ? Comme l'Homme en est il arrivé à ce stade ? Le scénario reste assez énigmatique sur la question. Sa véritable force réside sans aucun dialogue à nous conter une histoire de survie. Car c'est bien de ça qu'il est question ici, de la survie tout simplement de nos protagonistes, survivants malgré eux, qui se retrouve à lutter pour boire et manger. J'ai beaucoup aimé ce petit côté préhistorique du film qui nous montre les instincts primaires de l'Homme. Bien sûr, ici pas question de tomber dans le clichés du primates qui redécouvre le feu mais c'est les réflexes premiers qui sont mis en avant, son côté bestial. La cruauté de l'Homme est elle aussi bien mis en avant je trouve avec ce petit côté "La loi du plus fort" qui fait que l'on ressens bien une certaine violence. L'absence de dialogue rend le côté manque de communication entre les Hommes encore plus profond tandis que derrière cette société anarchique sans repères, on assiste également à un Homme qui se prend pour Dieu avec l'envie de recréer Adam et Eve. Paradoxalement, c'est avec ce personnage qui se prend pour Dieu notamment que l'on va décrire le côté matérialiste de l'être humain qui va préféré être égoiste plutôt que de partager. Ce qui est intéréssant, c'est que malgré le côté surréaliste de cette histoire (il pleut des poissons par exemple), le film s'avère crédible et cette tension que l'on ressens durant tout le film nous prend aux tripes. A côtés de ça, on est également inviter à redécouvrir les plaisirs simplistes comme la joie, l'amour, la tendresse, la fraternité etc etc qui est montré avec une telle justesse qu'elle en devient rapidement touchante, émouvante et fait que l'on s'attache très vite aux personnages. Je n'ai malheureusement pas réussi à voir "L'avant dernier", le court métrage que Luc Besson avait fait juste avant ce film dont il reprend la trame (même si je ne désespère pas) mais je suis assez curieux de voir comment il à traité ce sujet en version courte car malgré l'absence de dialogues, j'ai trouvé cette histoire assez riche (même si j'ai du mal à exprimer pourquoi). Il y à de l'humour, il y a de la tendresse et même un peu d'action mais même si le rythme est très contemplatif, je n'ai pas vu le temps passé.
Je connaissais pas du tout Pierre Jolivet mais j'ai beaucoup aimé sa prestation dans ce film. Il dégage une certaine aura qui rend son personnage très charismatique même lorsqu'il doit user de ses poings et en même temps, l'acteur réussi à nous retransmettre une certaine innocence, une certaine tendresse à travers son regard qui fait que l'on voit vite son personnage comme un nouvel espoir dans ce monde en rédemption (nouvel espoir accentué avec sa quête qui le conduira à ce qui est peut être l'une des dernières femme sur Terre). J'ai beaucoup aimé aussi Jean Reno qui à toujours la classe même lorsqu'il est dans un costume qui ne le met pas forcément en avant. Le comédien joue très bien sur le côté colosse de son personnage un peu dadais mais néanmoins terrifiant. Sa première scène quand il essaye de rentrer dans la clinique est assez drôle et touchante tandis que dans sa scène finale, il en impose pas mal. Jean Bouise s'en sors très bien lui aussi. Dans ses premières apparitions j'ai pas était toujours convaincu mais je me suis vite fait à son jeu qui au final m'as plu. Ce trio d'acteur Pierre Jolivet - Jean Reno - Jean Bouise est très convaincant et c'est grâce à leur talent qu'il porte le film sur leurs épaules sans être risible même lorsqu'il tente désespérément de parler. Quant à Fritz Wepper, j'ai bien aimé son jeu mais on ne le vois pas assez à l'écran pour que je trouve sa prestation transcendante. Il en es de même pour les autres acteurs secondaires qui ne font que passer dans ce film même si Maurice Lamy m'as assez amusé et fait pensé à l'humoriste Booder. J'ai bien aimé son personnage avec qui on sympathise très vite.
Luc Besson signe en tout cas pour sa première réalisation pour un long métrage, un film d'une grande beauté. L'utilisation du noir et blanc est judicieuse et contribue à donner une ambiance parfaite à ce film en accentuant son côté apocalyptique. Si l'on ne s'ennuie pas c'est aussi parce que les plans s'enchaînent avec beaucoup de fluidité et d'originalité. C'est à la fois léger (la scène ou Jean Reno tente d'assommer Jean Bouise pour rentrer dans la clinique), émouvant (la scène où Pierre Jolivet se fait beau pour la femme à qui il apporte à manger) mais aussi très dur (comme la scène du viol où on ressens la douleur sans avoir rien vu. On à sans cesse l'impression que l'on renouvelle les angles de vues et le fait que ce film est muet fait que l'on est comme le héros aux aguets du moindre bruits afin de se protéger d'un éventuel danger. J'ai beaucoup aimé aussi l'exploitation des décors qui sont magnifiques. Très simpliste, on sens que le film ne fait pas tape à l'œil et pourtant, sans surenchère et sans effets visuels inutiles, on à véritablement la sensation d'être dans un futur proche où tout à été dévasté. Les costumes collent bien alors à cette dévastation chacun cherchant un peu à faire avec les moyens du bord tandis que la photographie et la lumière de ce film est juste parfaite. Je sais pas si c'est parce que le blu-ray est de grande qualité ou pas, mais j'ai trouvé l'image d'une grande beauté à tel point que si il n'y avais pas eu quelques éléments de décors pour me situer l'époque, il ne me serais jamais venu à l'idée que ce film date des déjà des années 80. J'ai vraiment trouvé qu'esthétiquement parlant c'était magnifique à voir et même si le style contemplatif pourra sans doute en gêner quelques uns, pour ma part cela m'as beaucoup plu et me conforte la vision que j'ai de ce cinéaste aujourd'hui à savoir qu'il fait souvent des films de pur divertissement mais qu'il est capable également de faire des œuvres très profondes. La bande originale m'as amusé. Eric Serra nous situe bien les années 80 aussi avec un thème musical ultra kitsch mais qui donne son charme au film et lui permet même de lui apporter une bonne dose d'oxygène. D'ailleurs, bien souvent quand les personnages écoute la musique c'est pour chercher un échappatoire à ce qui les entoure.
Pour résumé, "Le dernier combat" n'est pas un film facile à détailler mais son approche est vraiment excellente et j'ai été captivé par cette histoire dont le côté noir et blanc et muet lui donne encore plus de force et de consistance. Avec ce film, on à une preuve qu'on peut faire un film fort de science fiction sans pour autant tomber dans l'excès et aussi la preuve que le cinéma français est capable de faire des films de genre intéréssant. La patte Luc Besson prend dès ce film un peu forme et en tant que spectateur j'ai pris beaucoup de plaisir. Je m'y attendais pas, j'ai été agréablement surpris et je pense que je reverrais ce film avec beaucoup de plaisir car si il m'est difficile d'exprimer tout ce que j'ai pu "lire" dans ce film, je suis convaincu que je suis passé à côté de pleins d'autres images toute aussi intéressante. Un film à voir ;-) .