Kirkman & Adlard – Walking Dead, Point de non-retour

Par Yvantilleuil

Rick aux portes de la folie !

En regroupant les épisodes #73 à #78 de la saga US, ce treizième tome poursuit cet excellent road-movie au pays des mort-vivants.

Dès le début de sa saga, Robert Kirkman (« Invincible », « The Haunt ») a eu la bonne idée d’utiliser les hordes de zombies qui peuplent son univers impitoyable comme prétexte au développement psychologique de ses personnages. En plaçant Rick et sa bande au sein d’un refuge hautement sécurisé, peuplé de gens d’une extrême gentillesse, il pousse son raisonnement encore plus loin.

Au niveau du développement psychologique des personnages, ce treizième volet se concentre principalement sur Rick. Le leader avait déjà montré quelques failles mentales, notamment en téléphonant à sa femme décédée, et va ici basculer encore un peu plus dans la folie en réagissant de manière assez extrême à une situation pourtant « mineure » par rapport à ce qu’il venait de vivre à l’extérieur. Les autres personnages ne sont pas en reste, avec un Carl de plus en plus sombre et des personnages qui tentent de s’intégrer dans cette nouvelle communauté.

En installant une confiance très fragile entre les deux groupes, l’auteur situe à nouveau le danger au sein même des survivants, et tente de rendre le rôle des morts-vivants carrément superflu. Lors de la rencontre entre nos amis et les troupes du Gouverneur ou lors de la rencontre avec les «Chasseurs», l’auteur s’amusait déjà à situer le danger parmi les humains et les membres du groupe. L’idée de placer nos amis dans une communauté pacifique, à l’abri de toute menace apparente, est tout bonnement brillante quand on sait d’où ils viennent. Habitués à survivre en milieu hostile, ils ne sont plus habitués à tant de gentillesse et réagissent avec paranoïa à cet havre de paix qui leur est proposé. À l’aide de petits détails parsemés ici et là (un gosse à l’oeil fermé, un passé dont on ne veut plus parler, …), l’auteur était parvenu à faire peser une menace écrasante au sein de cet environnement paisible. C’est malheureusement de manière trop précipitée que ce treizième tome va lever les mystères qui entourent cette petite communauté. La piste Davidson est expédiée de manière beaucoup trop rapide, tout comme la prise de pouvoir (finalement peu crédible) de Rick. C’est d’ailleurs étonnant de la part d’un auteur qui avait pour habitude de creuser chaque piste, chaque menace jusqu’au bout.

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