19 h 45
Dès le coup d'envoi, on a bien vu qu'on allait s'ennuyer dans ce match : Eto'o victime d'une faute dès la 2e seconde ! L'équipe du Cameroun ayant été bâtie à la Otto Pfister, c'est-à-dire d'abord pour éviter d'encaisser, quitte à profiter d'un fait de jeu pour marquer. Par contre, on nous annonçait un Sénégal hyper-offensif. Hélas, cette première faute sur Eto'o signifiait que les Sénégalais avaient décidé de renoncer à la jouer "blitzkrieg."
On a donc eu droit à une rencontre entre deux tracteurs agricoles lourds, poussifs et sans génie. L'armada défensive de Clemente cisaille tout ce qui bouge, et les Sénégalais essaient de les imiter. Sauf qu'à ce petit jeu, les héritiers de Massing ont une longueur d'avance. Les locaux terminent donc cette première mi-temps avec deux cartons jaunes.
Des deux côtés, les déplacements sont hasardeux, les contrôles imprécis et les passes généralement vendangées. Les deux équipes se craignent trop pour oser prendre des risques offensifs. Si un but est marqué, ce sera sûrement suite à une faute défensive, due à la pression.
Heureusement, un jeune homme vient mettre un peu de spectacle en pénétrant sur le terrain avec une pancarte, à la 43e minute.
A la place de Clemente, je recentrerais Enoh pour mettre de la densité défensive dans laxe, et je remplacerais Bedimo, pas inspiré ce soir, par Aboubacar Vincent, histoire de donner à l'équipe plus de vivacité à droite.
Pour le reste, vu le groupe qu'il a lui-même convoqué, Clemente n'a pas tellement le choix. S'étant privé de Zouah, il doit faire avec Webo, qu'il pourra remplacer vers la 70e minute par Choupo-Moting.
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20 h 56
La deuxième mi-temps recommence exactement comme la première : jeu haché, tout en duels, aucun schéma visible d'un côté comme de l'autre. Les Sénégalais bafouillent leur football, les Camerounais, faute d'équipe, se contentent de dégager tout ce qu'ils peuvent.
On peut, avec beaucoup de volonté, voir quelques séquences de domination de chacune des deux équipes. Quelques frappes sont sauvées sur la ligne, le public sénégalais et les téléspectateurs camerounais se donnent quelques sueurs froides, mais on sent toujours ce manque de liant.
La différence se fera en réalité par le coaching. Les remplaçants camerounais ont apporté plus de percussion et une meilleue technique en attaque. Quant aux remplaçants sénégalais, ils ont mis de la vitesse sur le côté et de la l'audace face au but, et c'est finalement eux qui marquent à la 93e minute.
Cette défaite provoquera-t-elle le tsunami que nous attendons depuis longtemps, celui qui doit emporter avec lui toute cette équipe de la FECAFOOT qui n'en finit pas d'enterrer le football camerounais depuis 10 ans ?
On peut toujours rêver.