Face à l’abondance de partis politiques en Tunisie, le choix est compliqué ou biaisé. Car qui va prétendre lire tous les programmes d’ici au 24 juillet, date de l’élection de l’assemblée constituante ? Quelques retraités peut –être, certains spécialistes de la politique, on peut le souhaiter, des journalistes connaisseurs sans aucun doute…des universitaires oui…mais la ménagère qui n’a jamais voté, l’ouvrier agricole chômeur, le serveur en attente du touriste qui ne vient pas, l’artisane de Madhia, les oubliés du fin fond du Sud, sur quels critères vont-ils se faire une opinion ?
La chose la plus simple dans un premier temps est de faire un tri par exclusion…le sens commun sélectionne en ayant pour base cet Adage : « je sais qui je ne veux pas avant de savoir qui je veux ». Alors c’est simple…plus de RCD…ok mais comment trier le reste…Un tri sélectif…d’un côté les partis religieux…de l’autre les partis laïques…oui mais ce n’est pas noir ou blanc…et laïque ne veut pas dire anti religieux, laïque veut dire qu’on ne mélange pas le religieux, qui reste du domaine de l’intime et du privé, avec le domaine politique…
L’assemblée constituante qui sera chargée d’écrire une nouvelle constitution tunisienne, inscrira en lettres officielles que la Tunisie est un état laïque dans lequel la liberté de cultes est garantie à toutes les personnes sur le Territoire, quelque soient leurs confessions, musulmanes, chrétiennes, juives, bouddhistes… si le parti politique majoritairement élu était un parti laïque ou une coalition de partis laïques.
Dans l’autre cas, si une majorité de partis religieux gagnaient à ces premières élections libres, la Constitution pourrait s’écrire selon les termes connus d’une république islamique…avec une religion d’état qui serait musulmane… et une situation d’exclusion…pour plusieurs catégories de résidants, mais aussi pour plusieurs groupes sociaux jugés inférieurs, femmes, étrangers, homosexuels, non-musulmans…
Bien sûr entre ces deux schémas il y a une marge immense, des valeurs antinomiques et une vision d’un futur extrêmement opposé. D’un côté le retour à la Charia, de l’autre une vision progressiste plus ou moins occidentalisée…
Une Non-Citoyenne obervatrice-participante
Bon, mais moi qui ne suis qu’une observatrice-participante, j’ai du mal à croire que la jeune fille très croyante, qui vient de temps en temps faire quelques travaux chez moi, sache faire la différence entre un régime parlementaire et un régime présidentiel…Ce qu’elle veut savoir, c’est qui sera la personne capable de faire tourner le pays et de lui…