Magazine Culture
Il y a quarante ans, afficher cette image aurait fait hurler les mecs qui n'auraient pas manqué d'y coller l'étiquette "Féministe". Le mot a été galvaudé et je crois qu'il l'est encore, quelquefois, actuellement. En 1968 (Eh!Oui! Encore cette date...) alors que les descendantes des militantes du 19ème siècle manifestent pour revendiquer leurs droits, bien légitimes, à l'égalité des sexes, au droit à l'avortement avec le célèbre slogan "Notre corps nous appartient", les mâles pointent leurs doigts vindicatifs dans leur direction et le sourire moqueur, n'hésitent pas à les traiter de lesbiennes. A leurs yeux, les féministes étaient forcément des harpies violentes dépourvues de féminité. Dans leur cerveau, guère plus grand qu'un pois chiche (Ils ont évolué depuis lors...), il semblait évident que la femme devait rester cantonnée dans son rôle archaïque et non moins remarquable de femme au foyer s'occupant de la bouffe et des marmots ou idéalisée sous la formule "Sois belle et tais-toi et surtout n'écris pas". De là à conclure, il n'y a qu'un pas: si une femme se permet de descendre dans la rue pour revendiquer des droits élémentaires, il s'agit bien entendu d'une homosexuelle. Je ne comprends toujours pas sur quels critères ils se basaient pour émettre un tel jugement.
Depuis, un torrent d'eau a coulé sous les ponts et les femmes ont enfin obtenu les droits pour lesquels elles se sont âprement battues bien qu'il subsiste encore quelques lacunes mais rien n'est parfait en ce bas monde. Pour les gamines et les jeunes-femmes d'aujourd'hui, tout cela est acquis et elles ignorent le prix que ces pionnières ont dû payer pour arriver à leurs fins.
Ce petit rappel historique pour arriver à ce qui suit.
D'après certaines sources, les blogueuses qui traitent de politique ne sont pas prises au sérieux au même titre que les blogueurs. Subsisterait-il une réminiscence de machisme dans la blogosphère pourtant peuplée de fils et petits-fils de soixante-huitardes? Il semble que la réponse soit positive.
En revanche, les blogs féminins traitant de mode sont pris d'assaut par les fashion addict. Ces blogueuses sont, parait-il, très courtisées par de célèbres marques de fringues et de cosmétiques qui voient en elles une filière intermédiaire de choix afin de mettre leurs collections en avant. Certaines de ces enseignes n'hésiteraient pas (Information non vérifiée avec exactitude) à les soudoyer afin qu' elles vantent leurs produits dans leurs articles. Coût publicitaire quasi nul pour ces marques qui ont bien compris l'influence de ces blogueuses fanas de mode.
D'autres blogs féminins sont axés sur la famille et branchés accouchement, fécondation, couches absorbantes ou non, grossesse, alaitement...etc...Le tout pimenté d'innombrables fautes d'orthographe. (Michelle Black est médisante mais elle se soigne). Uniquement consultés par des lectrices, ces blogs véhiculent des infos prises d'assaut à chaque parution. A croire qu'une multitude de femmes n'ont guère d'autres intérêts. Il en faut pour tous les goûts, je vous l'accorde.
Pourtant, à côté de ces deux catégories, il y a des femmes qui pondent des articles à forte valeur ajoutée. Il s'agit de blogs qui traitent de politique, de culture, high tech, d'économie et j'en passe.
Par quelles sortes de lecteurs(trices) sont-ils lus?
Il y a quelques jours, j'ai une conversation banale avec mon gentil voisin et je lui confie que j'ai un blog où, régulièrement, je poste des articles. Un petit sourire aux lèvres, il me regarde avec étonnement comme si je lui avais dit que je comptais épouser un extra-terrestre.
-Cela t'étonne? Je demande avec candeur.
-Non, pas du tout. Me répond mon gentil, jeune voisin. Je me demandais seulement ce que Michelle pouvait bien avoir à raconter.....
Les temps et les mentalités ont-ils vraiment changés?
Image empruntée au blog Europasionaria