Affection: ce mot à double sens, ce mot signifiant autant traumatisme qu'attachement. Comme un deux-en-un en quelque sorte..."
Alain a douze ans en 1959 lorsque la Polio s'invite dans son corps, paralysie, destruction de terminaisons nerveuses. C'est une maladie qui avance disséminant - comme l'auteur le dit si bien - un peu au hasard des séquelles irréversibles. Avant, il y avait ce temps où l'on pouvait courir, ce temps d'enfance pas si rose où l'école était anxiogène et la famille lointaine, oui mais chaque geste était simple. Après, vient le temps de l'effort, de la rééducation, de la maturité, de l'avenir...
Au travers de magnifiques lettres (à un album à colorier, à un ours, à un professeur, à une amie, à un frère, à un père, à une solitude retrouvée...), Alain parle d'une vie arrêtée dans son premier mouvement, mais qui se crée un autre passage moins évident lourd d'une maladie invalidante.
Moi qui n'est pas tant que cela attirée par les récits de vie, j'ai été séduite par ce texte, fort d'une grande pudeur et d'une juste retenue. Et puis, Alain Rohand a de l'écriture, il ne parle pas que de maladie, il ne cherche pas à apitoyer, son témoignage se lit aussi comme un roman. L'empathie a fonctionné pour moi, j'ai partagé ce vécu personnel et ne m'y suis jamais sentie étrangère.
Grand merci donc à Coumarine(pour la proposition) ! On sent sa douce influence sur ce récit, elle laisse d'ailleurs en préface une trace de sa lecture et je suis bien d'accord avec elle ce livre nous rend étrangement meilleure. De plus, j'ai regardé mes propres faiblesses physiques avec un peu plus de solicitude que d'ordinaire, merci donc aussi à l'auteur !
Retrouvez l'auteur sur son site [lien]- La lecture d'Aifelle