Physicien de formation, biologiste spécialisé en toxicologie moléculaire, ex-directeur de recherche du laboratoire Structure et dynamique du génome au CNRS de Gif-sur-Yvette, auteur et coauteur de plus de 250 publications scientifiques, Claude Reiss a consacré sa vie à la recherche sur le cancer et le sida. Connu pour ses travaux en toxicologie sur cellules, il est convié en 1992 à un débat radiophonique consacré à l’expérimentation animale. Reiss explique alors pourquoi le modèle animal lui semble faire obstacle au progrès et comment à linverse avec ces nouvelles technologies que sont la biochimie (létude des processus chimiques de la matière vivante) et l’informatique, il est possible de mieux comprendre comment une cellule est agressée en présence d’un produit potentiellement toxique. Relation de cause à effet ou pas, quelques mois plus tard, Reiss est sommé de quitter dans les meilleurs délais l’institut Jacques Monod où il travaille depuis dix sept ans ! Muté avec la moitié de son équipement, de son budget et de ses techniciens, l’événement tombe mal : le chercheur vient tout juste de bénéficier de deux contrats de recherche importants, lun portant sur le sida, financé par l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), l’autre de la CEE, en collaboration avec plusieurs laboratoires européens, dans la lutte contre le cancer. L’homme ne s’avoue pas vaincu pour autant et poursuit ses recherches. En 2003, il créé avec d’autres chercheurs issus du CNRS, Le comité scientifique Antitode Europe, une association à but non lucratif œuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. Une mission de la plus haute importance à l’heure où le rôle de la pollution chimique dans l’apparition de cancers, des allergies et des maladies neurologiques n’est plus à démontrer – à noter que depuis 40 ans, des chercheurs ne cessent d’alerter les pouvoirs publics. Pour Claude Reiss, il est désormais urgent de repenser la manière dont sont testés les produits chimiques avant leur mise sur le marché, c’est à dire développer d’autres méthodes que lutilisation des tests de toxicité effectués sur des animaux. Laffaire nest pas nouvelle mais dépasse de loin la simple et vieille querelle des pro et anti-expérimentation animale.
YouTube – Expérimentation Animale : Un scientifique denonce 1/2.