Il reste désormais quatre journées à disputer en Top14, une de plus en proD2, avant que le verdict ne tombe et avec lui, la tête de quatre clubs condamnés à jouer à l'étage sportif inférieur.
Depuis la 24ème journée de ProD2, Saint-Etienne est officiellement relégué, tout comme Bourgoin l'est en Top14 depuis quelques semaines. Dans chacune de ces deux divisions, trois clubs se battent pour éviter le couperet. Et si une tendance se dessine dans l'élite, avec l'essouflement de La Rochelle, le suspens paraît un peu plus soutenu en deuxième division professionnelle, où trois anciennes figures de l'aristocratie rugbystique (Colomiers, Dax et Narbonne) sont au coude à coude pour éviter la rétrogradation.
On ne fera pas ici de développement sur les chances des uns ou des autres. Contentons-nous, pour l'instant, de remarquer que Colomiers paraît mal embarqué, et de convenir que Dax n'est pas beaucoup plus vaillant. Mais cinq journées représentent vingt-cinq points, ce qui suffit à suggérer la prudence quant à un pronostic.
N'en déplaise aux partisans de ligues fermées soit-disant de nature à favoriser le beau jeu plutôt que le replis sur des stratégies défensives, la course au maintien fait partie des ingrédients qui pimentent les compétitions, en plus de pemettre à tout club d'espérer, un jour, goûter à l'excellence. On regrettera même que le destin soit si tôt scellé pour deux équipes, minorant nécessairement le suspens. A cet égard, l'argument en faveur d'une retrogradation limitée à un seul club pourrait être avancé, dès lors que, chaque année ou presque, un club est nettement et précocément distancé. Ce à quoi il pourra être rétorqué que c'est justement parce qu'il faut laisser de la place à l'incertitude (la glorieuse, celle du sport) qu'on prévoit deux relégations et non une seule.
Evidemment, on est toujours triste pour les supporters qui doivent endurer une telle épreuve (ils sont, pour leur part, attachés géographiquement sinon affectivement à leur club et ne peuvent "signer" pour une formation plus ambitieuse à l'issue de la saison...). Mais il fait peu de doute qu'ils ne regrettent pas un seul instant d'avoir vécu l'ivresse d'une saison au haut niveau, fût-elle unique. Unique, elle le restera de toute les façons dans leur souvenir.
L'image des têtes coupées, évoquée en introduction, est sans doute un tantinet disproportionnée au regard du sujet. Après tout, il n'est question que de sport. Pour autant, on ne peut s'empêcher de penser qu'au moment d'envisager une saison prochaine au niveau inférieur, dirigeants, joueurs et supporters auront tous à l'esprit ce mot, prononcé par la Comtesse du Barry au pied de l'échafaud : "Encore un moment, monsieur le bourreau !".