En effet, Serve intègre d'emblée les principales fonctions qui ont fait le succès du vétéran du secteur, auxquelles s'ajoutent quelques nouveautés. Pour commencer, l'utilisateur crée un compte, identifié par son adresse de messagerie, qu'il adosse, en option, à un ou plusieurs comptes bancaires (dans une banque américaine), cartes de débit ou de crédit. A défaut, le compte peut aussi être alimenté par des transferts réalisés depuis un autre compte Serve, les "retraits" étant alors effectués par chèque. Ce compte peut être utilisé pour des échanges d'argent entre utilisateurs (paiements P2P) et pour les paiements en ligne, du moins lorsque les commerçants commenceront à proposer cette option.
Serve établit également une passerelle avec les paiements dans le monde réel : le client bénéficie automatiquement d'une carte prépayée liée à son compte, utilisable auprès de tous les commerçants (aux Etats-Unis uniquement, pour l'instant) ou dans les distributeurs automatiques acceptant la carte American Express. Elle peut également être utilisée pour les achats en ligne, en attendant l'adoption du moyen de paiement "Serve" par les e-commerçants.
Autre particularité, la plate-forme propose la création de sous-comptes (jusqu'à 4) associés à un compte principal, qui permettront de définir des profils de dépense spécifiques (montant utilisable, plafonds par période, modes d'utilisation, alertes...), par exemple pour les enfants.
Les services sont accessibles via le site web dédié mais également au travers d'applications mobiles (pour iPhone et Android) et, plus original, une application Facebook.
Dernier point notable, American Express est très agressif sur le volet des coûts. Les seuls frais que supporteront les utilisateurs sont une commission de 2,90% + 30 cents par rechargement du compte (sauf en cas d'utilisation d'un virement ou d'une carte de débit, aucun frais n'étant alors perçu) et un prélèvement de 2 USD par retrait en distributeur. Toutes les autres opérations sont gratuites. Les commerçants acceptant la carte American Express bénéficieront eux-mêmes d'une réduction de leurs frais sur les achats réalisés avec la carte "Serve".
Plus de dix ans après les débuts de PayPal, on pouvait croire que les acteurs traditionnels des paiements avaient baissé les bras devant leur concurrent. Visiblement, American Express a décidé de relever le défi, ce qui était prévisible depuis l'acquisition début 2010 de Revolution Money, dont Serve est l'émanation. Sur le papier, le nouveau service a de beaux atouts pour réussir à entamer le quasi-monopole dont jouit la filiale d'eBay, au moins aux Etats-Unis, en espérant que les utilisateurs internationaux puissent bientôt profiter de tous les avantages offerts...