A partir de cet évènement, c'est dans les vies d'une dizaine de personnages que Colum McCann va nous faire pénétrer.
Du moine irlandais installé dans le Bronx qui tente de venir en aide à des prostituées, à une femme des beaux quartiers qui a perdu son fils lors de la guerre du Vietnam, en passant par des artistes junkies du Village en pleine repentance, toutes ces tranches de vies vont s'entre-mêler et se télescoper.
Ces différents personnages, que tout oppose à première vue, partage pourtant une chose : cette violence inhérente à leur quotidien.
New York est un personnage à part entière de ce récit. Toujours présente, on ressent tout de la ville jusqu'à la moiteur de l'atmosphère et le bitume sous nos pieds...
Plus que son sujet, c'est surtout l'écriture de Colum McCann qui apporte beaucoup à ce livre. J'ai d'ailleurs été surprise par sa capacité à changer son style à chaque chapitre, sa faculté à adapter sa plume à chacun de ses protagonistes. Tantôt élégante à Park Avenue, elle devient violente sous les ponts du Bronx... Et nous, on se laisse volontier emporter par une certaine poésie.
Vous l'aurez compris, j'ai été subjuguée par ce livre qui m'a laissée comme assommée par tant de vécu, tant de violence mais tant d'amour... A lire absolument !
Photo prise le 7 août 1974 par Vic De Luca
Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Colum McCann
Aux éditions Belfond / 1018 (poche)
435 / 475 pages
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