L’empereur, priseur particulièrement passionné, répandait beaucoup de tabac sur ses vêtements.
Quand, dans une séance du conseil, il devenait nerveux et qu’il voyait le regard d’un des hauts dignitaires arrêté sur lui, il étendait le bras et lui faisait un signe avec le pouce et l’index.
Sur quoi le personnage visé s’empressait de lui passer une tabatière.
L’empereur jouait alors avec, en répandait aussi à l’occasion le contenu sur la table et la mettait dans sa poche sans y penser. Il en disparaissait ainsi, en certains jours, une collection. Quand la séance était terminée l’empereur, ou Joséphine les trouvaient. On les renvoyait à leurs propriétaires…sauf peut-être parfois si elles étaient en or ou couvertes de quelques diamants.
Pour éviter de perdre un objet auquel ils tenaient, les conseillers se faisaient des tabatières en bois, en carton ou en une autre matière sans valeur.
extrait de "Phantastica", opus cité.