Partant du principe que la fonction Achat est l’un des moteurs clés de l’entreprise et de son bon fonctionnement, pourquoi ne pas envisager l’entrée du Développement Durable dans l’entreprise…par la porte des acheteurs ? Propos iconoclastes ? Pas si sûr, il suffit pour s’en convaincre de regarder les résultats du deuxième baromètre de l’Observatoire des Achats Responsables qui illustrent bien la montée en puissance du développement durable au sein des services Achat, secteurs public et privé confondus. Au total, se sont plus de 70% de décideurs achats qui estiment comme une priorité, la prise en compte des enjeux du développement durable au sein de leurs organisations. L’état des lieux est plutôt encourageant et laisse entendre un véritable essor de ce type de pratiques dans les années à venir.
- Des chiffres explicites
Le secteur public se détache légèrement du lot dans la mise en œuvre de la démarche achats responsables au sein de ses structures. En effet, cela s’explique de part les contraintes réglementaires qui s’affichent au cahier des charges des collectivités locales et autres administrations publiques (Agenda 21). Mais la tendance devrait s’étendre au monde entrepreneurial grâce à l’arrivée de l’obligation de reporting prévu par la loi Grenelle 2, d’ici à 2013. Cette obligation de reporting devrait permettre d’engager le secteur privé dans cette dynamique de mouvement « vert » au sein même de la chaîne d’approvisionnement et, à plus grande échelle, de l’entreprise. Selon une étude menée par l’ORSE et Ecovadis en 2010, plus de 90% des entreprises abordent le sujet des achats responsables dans leur Rapport Développement Durable et 64% d’entre elles considèrent cette politique comme un objectif prioritaire.
- Objectifs et intérêts de la démarche
Aborder la question des Achats Responsables nécessite de bien comprendre ses objectifs et surtout les intérêts qu’une telle politique représentent pour l’entreprise au-delà d’acheter de manière durable. Les achats responsables contribuent à la mise en œuvre d’une démarche RSE au sein de l’organisation en garantissant un respect des parties prenantes engagées et un attention particulière au triptyque du développement durable.
Objectifs:
• Réduire l’impact environnemental de la chaîne d’approvisionnement
• Garantir l’efficacité économique
• Promouvoir l’équité sociale
• Améliorer les relations sur les plans interne et externe à l’organisation
Les intérêts d’une telle démarche sont multiples et constamment démontrés par les entreprises qui orientent leurs choix stratégiques par la mise en place de la politique d’achats responsables. Toute entreprise qui se lance dans l’aventure est certaine de détenir un réel avantage compétitif face à ces concurrents et surtout de pouvoir mieux gérer les risques issus des relations avec les fournisseurs. Selon Olivier Menuet de chez Rhodia, « pour mettre en place une politique d’achats responsables, il ne faut pas se demander combien cela coûte à l’entreprise, mais combien cela rapporte». La compétitivité se joue aussi sur le plan économique.
- Comment mettre en place une démarche d’Achats Responsables ?
La question peut paraître simple et pourtant encore beaucoup d’entreprises n’ont qu’un champ très limité de ce que comprend une politique d’achats responsables. Les acheteurs ne doivent plus uniquement se cramponner à l’achat d’un produit ou service à faible impact sur l’environnement ; l’acheteur doit s’engager dans une démarche plus globale, une démarche RSE. Prendre en compte les attentes de ses parties prenantes, acheter labellisé ou certifié, participer à la réinsertion des personnes en difficulté, évaluer ses fournisseurs sont des exemples reconnus comme étant les bonnes pratiques de l’acheteur responsable. Les décisions stratégiques relatives aux objectifs à atteindre doivent se faire sur la base d’actions à moyen et long termes. La chaîne d’approvisionnement quitte un fonctionnement à court terme pour devenir une « Supply Chain Globale » garantissant une vision stratégique plus affûtée et donc plus compétitive.
- Avis de Sequovia
La communication sur les achats responsables est devenue en 2010 extrêmement structurée et quantifiée. Avec ce niveau de transparence qui progresse, il devient plus difficile pour les entreprises de se contenter d’actions symboliques en matière d’Achats Responsables.
Aucune mesure précise n’a encore été mise en place au regard de la pertinence des indicateurs à utiliser, mais beaucoup attendent les résultats de la collaboration entre l’AFNOR et l’ObsAR pour procéder à une déclinaison opérationnelle de la norme ISO 26000 à la fonction Achat.
Afin de vous accompagner au mieux dans la compréhension de cette démarche dans son ensemble, nous mettons à votre disposition, dès aujourd’hui, un dossier thématique clair et détaillé qui vous permettra de mieux appréhender la question et de vous encourager à vous lancer dans l’aventure.