BETON D’AZUR.
Un tracé d'acier
d'inox
enjambe le gouffre de ciel
droite extension chauffée à blanc
qui lie le béton
à l'azur
Aux façades de HLM
l'espace est démultiplié
pareil à un oiseau de mer
jeté en plein sur le néant
crucifié sur son fond
bleu
mais il n'y a
plus rien à voir
il n'y a
plus rien à chercher
la roideur vide écran
nous mord
rectitude du rien sur rien
tout est presque effacé
ici
dans un écrin de poudroiement
qui foudroie et ne laisse entrer
voleter qu'acide soleil
Le mot s'est fait lui-même éclair
aérodynamique oblong
une réplique de ce que
la ligne d'horizon
poursuit
L'étirement et le duvet
ont noyé nos champs de vision
leurs ascétismes ont fusionné
ils tendent leurs mains dans l'air nu
L'ennui ? Un vertige de plus
où le ciment fuyant
prend corps
au large de l'éventrement,
de l'éternuement
de la terre.