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La guerre selon TOM HANKS

Par Tom

La guerre selon TOM HANKS

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Véritable touche-ŕ-tout, le réalisateur d'origine allemande Mike Nichols a déjŕ baladé sa caméra dans plusieurs comédies dramatiques dont "Working Girl" (1989) oů il dirige, entre autres, Harrison Ford qu’il retrouve, deux ans plus tard, dans "A propos d'Henry". Transformant Jack Nicholson en loup-garou dans "Wolf" (1994) ou Robin Williams en patron d'un bar homosexuel dans "The Birdcage" (1996) - le remake de "La Cage aux folles" -, Nichols a récemment mis en scčne "Closer", une romance échangiste avec Jude Law, Natalie Portman, Clive Owen et Julia Roberts. Sorti il y a peu au cinéma, "La Guerre selon Charlie Wilson" marque une nouvelle collaboration entre Mike Nichols et Roberts, la célčbre actrice propulsée sur les devants de la scčne en 1990 avec "Pretty Woman"...

Tom Hanks

"Charlie Wilson's War" nous permet également de retrouver l'oscarisé Tom Hanks qui s'était fait assez discret, ces temps-ci, depuis le "Da Vinci code" (2006) de Ron Howard. Adaptant le roman homonyme de George Crile, paru en 2003, "La Guerre selon Charlie Wilson" s'intéresse ŕ la vie du politicien Charlie Wilson, un grand amateur d'alcool et de femmes, qui fut directement impliqué dans l'évacuation des troupes soviétiques de l'Afghanistan vers la fin des années 80.

Julia Roberts

Troisičme larron aux côtés du duo magique Hanks/Roberts, Philip Seymour Hoffman, vu récemment dans le sombre "7h58, ce samedi-lŕ", campe Gust Avrakotos, un agent de la CIA trčs hargneux et méthodique. Hoffman a d'ailleurs reçu une nomination aux Oscars pour ce rôle dans la catégorie "Meilleur second rôle".

Philip Seymour Hoffman

Une chose est sűre, Mike Nichols n’a pas perdu sa touche irrévérencieuse, gentiment acidifiée. Aprčs avoir transformé John Travolta en sosie de l’ancien Président américain Bill Clinton dans "Primary Colors", Nichols jette un nouveau pavé dans la marre en s’intéressant ŕ un chapitre - oublié de nos jours - de la relation entre les Etats-Unis et l’Afghanistan. Plutôt que de céder ŕ la mode visant ŕ montrer les conséquences et dérives de la politique internationale des USA ŕ l’heure d’aujourd’hui dans les pays orientaux, "La Guerre selon Charlie Wilson" se propose plutôt de repartir aux origines du problčme (si origines il y a ?).

Tom Hanks

A l’époque oů l’URSS envahit par la force l’Afghanistan, un sénateur américain, Wilson précisément, va tout mettre en œuvre pour que la puissance américaine intervienne secrčtement en faveur du peuple afghan. Ce raccourci scénaristique paraît assez mince (voir bancal) mais il constitue pourtant l’unique "filon" de ce long-métrage. Dommage ! Il nous reste plus ainsi qu’ŕ suivre, en 1h40, le plan mis au point par Charlie Wilson pour bouter les Russes hors d’Afghanistan, ŕ grand renfort d’effets spéciaux discutables et de documents d’archives en surnombre.

Tom Hanks et Philip Seymour Hoffman

En gros, la mise en scčne de Mike Nichols est assez banale et "La Guerre selon Charlie Wilson" a franchement du mal ŕ véritablement décoller et ŕ s’emballer. Entre sourires pincés et quelques (rares ?) bonnes séquences, on fomente et on blablate beaucoup (trop ?). Heureusement, par moment, Nichols s’amuse ŕ jouer ouvertement avec certains clichés et images fortes. Le résultat n’est pas trčs catholique mais il a le mérite de secouer le cocotier. On passe ainsi de scčnes d’orgie oů un respectable sénateur américain picole, se drogue et batifole avec des stripteaseuses ŕ la visite de camps de réfugiés afghans oů misčre, drame humain et enfants mutilés cohabitent.

Tom Hanks

"La Guerre selon Charlie Wilson" brille presque exclusivement grâce ŕ la performance de ses acteurs. Peu habitué ŕ ce genre de rôle, Tom Hanks offre beaucoup de légčreté et un capitale sympathie certain ŕ un homme cachant en son fort intérieur, un horrible poivrot dépravé combiné ŕ un fin stratčge politique. Une forme de Dr. Jekyll et Mr. Hyde ŕ la sauce comique rarement vu au cinéma !

Tom Hanks, Amy Adams & Julia Roberts

Métamorphosée pour l’occasion en riche texane blonde militante, Julia Roberts - peu présente ŕ l’écran - s’installe elle aussi avec les honneurs dans un rôle ŕ contre-courant de ces précédentes prestations. Reste peut-ętre le meilleur pour la fin : l’éblouissant Philip Seymour Hoffman. Méconnaissable sous sa broussailleuse moustache et ses lunettes feutrées, Hoffman campe, avec énergie et un sens inné de la comédie, un agent secret colérique mis sur la sellette qui n’en reste pas moins un homme de terrain expérimenté, appliquant une ligne de conduite sans faille.

Tom Hanks et Ned Beatty

Aprčs avoir mis en avant l’implication de ces trois personnages, riches en couleur, dans le conflit afghan, Mike Nichols ne prend hélas que quelques minutes pour développer l’aprčs-guerre et la non-intervention des USA dans la reconstruction de l’Afghanistan, permettant ainsi ŕ des groupuscules extrémistes de s’installer durablement au cœur męme du pays… Vous connaissez la suite ! Cette brčve critique (judicieuse) aurait pu faire l’objet d’un traitement plus important… Mais bon… Malgré plusieurs imperfections, notamment dans la dynamique du récit, "La Guerre selon Charlie Wilson" reste un spectacle des plus honorables tout particuličrement grâce ŕ la performance inattendue et rafraîchissante de trois grands acteurs : j’ai nommé Tom Hanks, Philip Seymour Hoffman et Julia Roberts !

Tom Hanks

La bande-annonce…


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