Magazine Côté Femmes

Back to school !

Par Ladecool

Hier je suis allée passer la journée à Euromed. Euromed, pour les non initiés c’est l’Ecole de Commerce de Marseille. Enfin, maintenant on dit Ecole de Management. Donc me voilà débarquant à Euromed pour une journée Ateliers. Soyons clairs, si je pensais encore espérer passer pour une étudiante, j’ai vite déchanté. Il y a un âge où ça n’est plus possible. Faut pas rêver. Si on commence à vous demander si vous êtes intervenante, c’est que vous êtes passé de l’autre côté de la barrière. Mais chose assez drôle, lorsque je me suis retrouvée entourée de tous ces étudiants, je me suis demandée si au final ça n’était pas moi l’étudiante, et eux les supers actifs de la société. Des jeunes types de 20 ans habillés en costume cravate, des filles en tailleurs et talons que n’aurait pas renié Thierry Mugler. Si j’avais su, j’aurais organisé une vente de mes premières fringues de boulot, mes tailleurs croisés avec zips et épaulettes. J’aurais eu un succès fou. Donc me voilà entourée de business men et d’executive women, des pros capables de dégainer leur ordinateur portable plus vite que les changements de tenue d’Arturo braccheti. Le blackberry posé à côté, prêt à vibrer à la moindre urgence (on se demande bien laquelle ? Un devoir à rendre ? Une fête de BDE à organiser ?). Et déjà le Blackberry pour tout le monde. Pas l’iphone un peu sympa, non, le fameux Blackberry objet de torture de tous les cadres, celui qui vibre à minuit et rend les salariés aussi dépendants de leur patron qu’un bébé au lait maternel. Le conditionnement commence décidément très tôt.

Donc me voici à côté de ces jeunes gens. La seule en jeans, la seule sans ordinateur. Et même pas un papier pour prendre des notes, j’avais oublié. Comme quoi, on ne se débarrasse jamais de son côté mauvais élève. Pour me donner une contenance je commence à pianoter sur mon vieux téléphone portable, celui avec un clapet. Là j’ai senti qu’il y avait comme un gap. Un gap dans ma tête que j’ai très bien analysé. En fait, dans mon esprit, l’école n’avait pas changé depuis mon départ. Tout était restait en l’état. J’avais laissé l’endroit comme je l’avais trouvé. Avec des notes prises sur des feuilles de papier, des recherches à la bibliothèque, des devoirs rendus honnêtement, sans être aller piquer le mémoire d’un autre étudiant sur le net, des profs qui faisaient des présentations sur des transparents et un rétro-projecteur et pas sur PPT, des cours où on s’emmerdait ferme, sans avoir la possibilité d’aller surfer sur Facebook. La mise à jour de nos statuts, on la faisait en direct, en papotant.   Loin de moi l’idée de jouer la partition de la nostalgie. Après tout, si moi je profite des avancées technologiques, il n’y a pas de raisons que eux n’en profitent pas non plus. Je ne suis pas sans cœur quand même. Non, juste un peu jalouse. Parce que tout ça est allé tellement vite. Et que j’aurais quand même bien aimé qu’ils connaissent les joies de la rédaction de la lettre de candidature à la main. Celle où au moment de signer, on ripait, et on devait recommencer. 


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