Ci après l'article SUD-OUEST de ce jour
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N'en déplaise à certain (il se reconnaîtra)
A noter toutefois que pour se maintenir au second tour, 12,5 % de suffrages par rapport au nombre d'électeurs inscrits est suffisant.
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24 mars 2011 10h01 | Par Sabine menET
Belin-Béliet
Alliances et mésalliances
La gauche se rassemble derrière Vincent Nuchy.
Marie-Christine Lemonnier refuse toute alliance avec le FN. Pas son suppléant. PHOTO DELPHINE KAYSER
Si les candidats d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) et du Parti communiste français (PCF) ont très clairement appelé leurs électeurs à reporter au second tour leurs voix sur le candidat socialiste (PS), une certaine distorsion semble agiter l'UMP face au réservoir de voix du Front national… Petit rappel des faits.
Dimanche soir, le conseiller général sortant et candidat PS Vincent Nuchy, le maire de Salles, arrive en tête avec 41,74 % des suffrages. Marie-Christine Lemonnier, candidate UMP et maire de Belin-Béliet, récolte 24,03 %. La sanction est évidente. En 2009, lors des cantonales partielles, la candidate UMP d'alors, Christiane Dornon, maire du Barp, obtenait 37,9 % des suffrages.
Le score record d'EELV
Personnalités ? Idéologies ? Derrière ces deux scores, deux chiffres s'imposent. À commencer par celui du Front national qui a récolté 15,87 % des voix et qui enregistre une nette progression par rapport aux précédents scrutins. Vient ensuite Europe Écologie - Les Verts qui, avec 14,45 %, réalise le score record des cantons ruraux sur toute la Gironde et va jusqu'à plus de 20 % dans certains quartiers du canton. Quant au PCF, avec 3,91 % des voix, il confirme son assise locale.
Mardi, les partis de gauche se réunissaient et s'entendaient pour s'unir derrière Vincent Nuchy (lire plus bas). Dès lundi, Marie-Christine Lemonnier se voulait très claire et, en réponse à notre sollicitation, elle expliquait qu'elle « n'avait pas l'intention de vendre son âme ». Sous- entendu, elle ne ferait pas appel aux électeurs du Front national pour assurer au second tour un meilleur score à la droite.
Désaccords à droite
Parlant « d'honnêteté », la candidate UMP a reconnu que « les électeurs avaient voté ». Et qu'ils n'avaient pas voté pour elle. Y compris dans son propre fief. Hier, son suppléant, Jean-Paul Gainard (Mouvement pour la France) exprimait son désaccord quant au refus idéologique de Marie-Christine Lemonnier de lorgner sur les voix du Front national.
« Je suis contre toute alliance avec le Front national », se défend celui qui se définit comme un gaulliste. « Toutefois, je souhaite que ceux qui ont voté pour le FN par contestation reprennent leur sérieux. Je n'ai pas de scrupule à faire revenir les voix du FN vers nous. Le PS, lui, n'a pas de scrupule à s'unir avec le PCF… » Pour la petite histoire, Jean-Paul Gainard s'était en 2008 présenté aux élections municipales du Barp face à Christiane Dornon. La même qui représentait l'UMP lors des cantonales partielles de 2009…
Mobilisation républicaine
Cette cacophonie ne peut, si besoin était, que renforcer la position de Vincent Nuchy. Lequel ne se dit pas surpris d'être le candidat du rassemblement de la gauche. « Depuis 2001 je travaille au sein de mon équipe municipale avec EELV et le PCF. Nous avons en dix ans établi des liens de confiance. Nous travaillons ensemble et définissons des objectifs communs. »
Et d'en appeler à « la mobilisation républicaine en encourageant les électeurs à confirmer leur choix, à amplifier la victoire de la gauche et à le montrer à la candidate de l'UMP ». Une candidate qui, Vincent Nuchy n'hésite pas à le rappeler, n'est présente au second tour que par repêchage (1). Et tant qu'à tacler du côté de la droite, le conseiller général sortant n'oublie pas de rapprocher le score du Front national à la politique de « siphonage des voix menée par l'UMP ». « C'est un vote refuge. À trop vouloir jouer avec le feu… »
FN : aucune consigne de vote
De son côté, Robert Mercadier, le candidat du Front national joue sur du velours. Quasi inconnu sur le canton, il habite Bordeaux et était en 2004 candidat à La Réole, il a fait oublier les précédents scores de l'extrême droite (9,73 % en 2004 pour le FN et 1,7 % en 2009 pour le MNR). Selon lui, le score de dimanche n'est qu'une expression du mécontentement des électeurs, et notamment des électeurs de l'UMP.
« J'ai été surpris par ce que j'ai entendu », reconnaît le candidat FN qui ne donne « aucune consigne de vote pour le second tour ». « Les électeurs sont libres de marquer leur mécontentement comme bon leur semble », dit-il.
(1) Un candidat peut se maintenir s'il obtient 25 % des inscrits (et non pas des votants). Lorsque ce n'est pas le cas et afin qu'un seul candidat ne se retrouve pas seul au second tour, le « second » est d'office maintenu. C'est le cas de Marie-Christine Lemonnier.