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Selon le sondage Ipsos publié hier soir sur les intentions de votes pour la présidentielle 2012, un fait nouveau important se produit : Dominique de Villepin devance François Bayrou dans tous les cas de figures.
La bataille la plus importante actuellement est probablement celle pour le leadership de l'alternative au sein de la droite modérée.
Or, une évolution majeure semble s'esquisser : l'installation de Dominique de Villepin en tête devant François Bayrou.
Sur quatre hypothèses, dans un seul cas, les deux présidentiables sont à égalité (candidature DSK). Dans les trois autres cas, Dominique de Villepin est devant Bayrou.
Par ailleurs, six tendances se dégagent des cantonales de mars 2011 :
1) La gauche a atteint un seuil technique qui freine désormais sa marge de progression. Pour bon nombre d'observateurs, l'analyse est faussée par une fiction : les cantons seraient politiquement à 50 / 50 en matière d'appartenance politique et les candidats ou les circonstances feraient la différence. Les cantons ont un ancrage politique très marqué. C'est le canton qui fait le candidat et non pas l'inverse. Depuis la progression engagée en 2004, la gauche a atteint une sorte de plafond technique. Elle s'attaque désormais à de véritables bastions de droite. En gagner un ou deux relève désormais d'un exploit.
2) L'électorat a beaucoup gagné en indépendance de décision. Anticiper une élection à venir sur les bases d'un autre scrutin est une aventure très risquée. Par conséquent, il y a peu de tendances certaines à tirer du scrutin de mars 2011 a fortiori quand il est marqué par une abstention record de ce type.
3) Néanmoins, des évolutions méritent l'attention. La progression va aux "nouvelles formations" (Verts et FN). Le PS se stabilise. L'UMP continue sa chute.
4) Le PS est aussi "stabilisé" car confronté à une recomposition au sein de la gauche. Il connaît une double fragilisation. "L'électorat bobo" part chez les Verts tandis que l'électorat populaire part au FN.
5) Pour les circonscriptions, la véritable redistribution politique interviendra lors de la présidentielle qui fixera la donne pour les législatives qui vont suivre dans l'immédiate foulée. Pour ces législatives, la nouvelle situation naît du score du FN qui va significativement modifier les rapports de forces classiques.
6) Au sein de l'UMP, Nicolas Sarkozy va être confronté à bien davantage qu'une simple crise de leadership. Il y a une fronde des élus locaux qui aspiraient ces derniers jours à une défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 espérant ainsi récupérer les Villes en ... 2014 par le jeu désormais classique du balancier observé depuis 1983. Ce n'est plus simplement du doute ou de la démobilisation mais de la réelle fronde de la part d'élus exaspérés par le style du Président et le rejet qu'il suscite dans leur électorat.