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Les trois solidarités de notre temps

Publié le 26 mars 2011 par Anttrn1

Les trois solidarités de notre temps.
En temps de crise et de catastrophes , un mot revient comme un rappel aux consciences : SOLIDARITE.Le terme dans son usage politique, remonte à la  révolution de 1848, révolution sociale après la révolution bourgeoise de 1789.Mais le rappel de ce devoir des individus à l’égard des autres trouve sa source dans la tradition chrétienne d’une part, dans la
Tradition des socialistes non marxistes d’autre part. Depuis ,il a souvent été la référence de tous les discours justifiant que l’Etat intervienne dans le social , aux lieu et place des individus , des familles ou des institutions privées .
Mais aujourd’hui , la signification de la solidarité s’est considérablement  élargie. Au départ 
Il s’agissait de faire face à la misère des classes pauvres qualifiées aussi au XIX e siècle , « de classes dangereuses ». La charité ne suffisant plus à faire face à l’ampleur du problème des mécanismes collectifs de solidarité durent être mis en place sous l’égide le l’Etat (Assurances sociales, retraites ….)
Progressivement , ce filet protecteur fut étendu .En bénéficièrent d’abord les plus démunis ou les plus revendicatifs ( mineurs ,ouvriers du livre ……) L’Allemagne des Bismarck fut une pionnière en la matière .
Bismarck n’était pourtant pas un philanthrope et la protection offerte aux prolétaires allemands était moins un effet de sa bonté d’âme que d’une appréciation réaliste de la situation .Il fallait éviter la révolution !
Le cœur et…… l’intérêt
Plus d’un siècle plus tard , la réédition du même mécanisme se réalise au niveau européen.
Et l’Allemagne est de nouveau en première ligne .A sa demande expresse , le traité de Maastricht avait exclu toute forme de solidarité au sein de la zone euro en cas de défaillance financière d’un Etat.
L’Allemagne , qui avait jusque là financé largement l’intégration européenne refusait d’éponger les dettes des cigales grecques ou autres, afin de les contraindre à la discipline .
On connaît la suite :contraints et forcés , les Allemands et les autres Européens ont dû manifester leur solidarité financière , non seulement aux Grecs , mais aussi aux Irlandais
Et demain , peut-être , au Portugal et à l’Espagne .L’Allemagne aurait-elle des remords ?
Pas du tout ,mais son intérêt lui commandait d’arrêter un jeu de massacre qui pouvait mettre toute l’économie de l’Europe , y compris la sienne ,en péril .
Dans le futur, un mécanisme de solidarité financière  européenne sera mis en place .L’histoire démontre à nouveau  que la solidarité n’est pas seulement affaire de cœur , mais aussi d’intérêt bien compris .
Un troisième événement vient illustrer une autre exigence de solidarité .
Les émeutes en Tunisie ,en Egypte , en Libye , mais plus généralement la situation économique et sociale en Afrique sont autant d’appels à la solidarité des Européens .
Certains rétorqueront : « Qu’on les rejette à la mer ! » Soit, on ne peut forcer personne à être généreux .Mais alors ,entendons au moins le discours réaliste et égoïste de l’intérêt.
Ne pas venir en aide à nos voisins du Sud signifie une immigration massive ,incontrôlée et ingérable et /ou des troubles politiques et sociaux à nos portes .
Dans le monde global d’aujourd’hui , l’interdépendance mutuelle est incontestable , pour le meilleur ou pour le pire , et cela a un nom : solidarité .Que ceux qui ne veulent pas y mettre de la générosité aient au moins conscience que »charité bien ordonnée ne commence pas par soi-même. »
Yves Mény , professeur de Sciences politiques .


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