Réticent au changement et manquant souvent de vivacité, le cerveau humain ne s’en remet jamais vraiment et peine à dépasser la frontière du trois. A l’une des rares époques de notre vie où nous avons un peu réfléchi, la réflexion n’était recevable que sous la forme de trois parties, trois sous-parties, voire trois sous-sous-parties pour les meilleurs. Ensuite lors de nos pires heures de bêtise étudiante, il a toujours été difficile de dépasser le trio JVS (jeudi-vendredi-samedi), même les plus idiots se couchant tôt le dimanche soir. Les podiums n’accueillent que les trois premiers et on ne souvient jamais du malheureux quatrième bien qu’il soit souvent Français.
Pourtant il n’est pas toujours facile d’être sur le podium, en particulier lorsqu’on est Noir, Tommie Smith and John Carlos en savent quelque chose. D’aucuns l’ont bien compris et se régalent au pied du podium avec leur médaille en chocolat, ou plus exactement en cacao. Le plus Français des dictateurs africains en a fait l’heureuse expérience. Le père Gbagbo faisait la une de la plupart des quotidiens nationaux jusqu’au moment où trois évènements plus importants l’ont fait rétrograder en quatrième position.
La Lybie, le Japon puis le Portugal occupent tous les esprits et plus personne n’a la force d’assumer un quatrième drame, permettant ainsi à Lolo de continuer de faire des safaris en pleine ville avec ses potes. Hilary, pourtant experte dans une certaine manifestation du chiffre trois dite du ménage à trois, a beau déclarer que la pression s’accentue sur notre ami africain et que son départ du pouvoir est imminent, plus personne n’y croit vraiment tant qu’il ne sera qu’au pied du podium.