Ces deux-là sont énervants : ils sont beaux - enfin, surtout elle, mais lui, il est avec Kate Moss, donc ça compense - et font du bon vieux rock des familles habilement modernisé. Le pire, c'est qu'ils le savent. On aimerait donc en dire du mal et dans ces cas-là, le premier morceau s'avère souvent décisif dans notre évaluation. Le problème, c'est qu'une fois de plus, ils tapent dès le début en plein dans le mille avec l'excellent "Future Starts Slow". Chacun de leurs disques tient ainsi la route et ce dernier en date, "Blood Pressures", ne déroge pas donc à la règle. Après, ce ne sont pas non plus des chefs d'oeuvre, mais le groupe possède un son bien à lui, identifiable entre tous, fait de riffs de guitares vintages qui dépotent, de hululements savamment sensuelles (sexuelles?) - d'ailleurs, VV, alias Alison Mosshart minaude beaucoup moins que sur le précédent - et de batteries synthétiques qui claquent (des doigts). Alors que les autres albums attendus du moment déçoivent (qu'est-il donc arrivé aux Pains Of Being Pure At Heart et leur "Belong" balourd ? Ne parlons même plus des Strokes qui se vautrent de plus en plus inexorablement dans la médiocrité...), les Kills restent droits dans leurs bottes, fidèles au poste. On pourra toujours leur faire le reproche de ne pas faire avancer le schmilblick et de continuer, avec une certaine facilité, à rester au milieu de la route, en appliquant éternellement une recette qui a fait ses preuves. Mi grand public, mi "underground", ils ont, selon les goûts, trop ou pas assez de personnalité. Mais tant qu'ils ne choisissent pas le côté obscur, je suis toujours décidé à les suivre. Clip de "Satellite" :