Démission du gouvernement portugais le 23 mars 2011

Publié le 25 mars 2011 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)
Portugal: les partis demandent des élections anticipées
25 mars 2011, 20h11
 
Les partis politiques portugais ont demandé vendredi la tenue d'élections législatives dans deux mois alors que le pays pourrait être contraint de demander une aide financière, à l'instar de la Grèce et de l'Irlande, pour faire face au remboursement de sa dette.
Le gouvernement du Premier ministre socialiste José Socrates a démissionné mercredi après le rejet par le Parlement de son dernier plan d'austérité visant à réduire la dette portugaise.
Lors de réunions séparées vendredi, le président Anibal Cavaco Silva, dont la fonction est essentiellement honorifique, a demandé aux partis s'ils étaient prêts à former un gouvernement de coalition ou s'ils préféraient la convocation d'élections légistalives anticipées.
Tous les partis consultés, notamment les deux principales forces politiques du pays -les socialistes (centre gauche) et les sociaux-démocrates (centre droit)-, ont opté pour les élections, qui se tiendraient fin mai ou début juin.
La tenue du scrutin en juin pourrait signifier que toute demande d'aide à l'Union européenne et au Fonds monétaire international n'interviendra probablement pas avant la mise en place du gouvernement issu des élections.
Selon le gouvernement sortant, le Portugal a assez d'argent pour faire face à une échéance de remboursement de 4,5 milliards d'euros le mois prochain, mais les 4,9 milliards d'euros qui doivent être versés en juin pourraient être plus difficiles à réunir.
Le Portugal a vu sa situation financière s'aggraver vendredi avec une nouvelle hausse du coût du crédit: les taux d'intérêt sur les bons du Trésor portugais à 10 ans ont atteint un record depuis l'instauration de l'euro à 7,8%. Un niveau jugé non viable par les analystes, qui pourrait forcer Lisbonne à demander une aide.
Les socialistes et les sociaux-démocrates ne veulent pas d'une aide extérieure, car elle s'accompagnerait d'une longue et douloureuse cure d'austérité pour le pays. "Le Portugal n'a besoin d'aucune aide", a déclaré José Socrates vendredi, affirmant que sa politique de hausse d'impôts et de baisse des salaires de la fonction publique réduirait le poids de la dette et restaurerait la confiance des investisseurs.
"Je sais ce qu'(une aide) signifierait. Je sais ce que cela a signifié pour les Grecs et les Irlandais et je n'en veux pas pour mon pays", a-t-il déclaré lors d'un sommet européen à Bruxelles.
Le déficit budgétaire portugais a atteint 9,3% du produit intérieur brut l'an dernier. M. Socrates affirme que son dernier plan d'austérité, rejeté par l'opposition, aurait permis de le ramener à 4,6% cette année. Les sociaux-démocrates conviennent de la nécessité de réduire le déficit mais estiment que ce plan allait trop loin.
Selon un sondage publié vendredi par le journal "Diario Economico", les sociaux-démocrates recueilleraient 46,7% des voix en cas d'élections contre seulement 24,5% pour les socialistes. L'enquête se fonde sur 805 entretiens par téléphone menés du 18 au 23 mars et comporte une marge d'erreur de 3,45 point.