La deuxième maxime que je vous propose de découvrir aujourd'hui à la suite de celle qui, selon certains égyptologues, nous l'avons constaté samedi dernier, servait aussi en quelque sorte de prologue à l'ensemble de l'Enseignement copié un jour du Moyen Empire par un scribe officiant vraisemblablement comme le plus représenté d'entre eux,
exposé dans la vitrine 10 de la salle 22 au premier étage du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, fait partie d'un groupe de trois apophtegmes qui se succèdent immédiatement.
Il appert que cette unité eut pour fonction de définir l'attitude à opposer à un querelleur, un polémiste, selon la traduction qu'en donna Pascal Vernus dans la première mouture de son ouvrage repris en référence ci-dessous, un rhéteur, comme désormais il le définit dans l'édition 2010 du même opus (*), mettant ainsi l'accent sur la notion grecque de rhétorique, apparemment déjà en usage en terre pharaonique mais qu'une nouvelle génération d'égyptologues philologues commence peu à peu à sortir de l'ombre pour nous en faire prendre conscience.
Cela posé, pour quelle raison trois injonctions visant à déterminer la conduite à adopter en semblable situation ?
Simplement parce que le rédacteur a tenu à différencier trois cas d'espèce : votre contradicteur vous est supérieur - maxime 2 de ce matin - ; semble être votre égal - maxime 3, samedi prochain - et, maxime 4, le 2 avril, vous est inférieur.
Sans plus tergiverser, prenons maintenant connaissance du premier d'entre
eux.
Si tu as affaire à un polémiste au moment où il sévit,
Qui a bonne maîtrise de ses facultés et qui soit meilleur que toi,
Plie les bras, courbe ton dos.
Ne te mobilise pas contre lui, il ne parviendra pas à se mettre à ton niveau.
Tu réduiras celui qui parle mal
En ne t'opposant pas à lui au moment où il sévit,
Si bien qu'on le qualifiera de "c'est un ignorant"
Lorsque ta maîtrise intérieure neutralisera ses ressources.
(Vernus : 2001, 76 ; ID. 2010 : 172)
(*) Cordial merci à Raymond Monfort pour avoir attiré mon attention sur les "Passages revisités" de l'ouvrage du Professeur Vernus, publiés dans la version 2010.