La critique de Claude :
Dans ce livre écrit avec une sobre élégance, il exprime avec force sa conviction fondamentale : « la grandeur et l’influence de la France sont à la mesure de son rôle au service des libertés ». Sur ce principe, il appuie toute sa politique, qui donnera des résultats importants, tels que l’ouverture aux justiciables Français du recours à la Cour européenne des Droits de l’homme, la suppression des juridictions d’exception, les travaux d’intérêt général remplaçant les petites peines, la simplification de l’indemnisation des victimes d’accidents automobiles, la révision du Code pénal.
Plus grave encore : il donne l’impression de lutter à contre courant, pour élargir les libertés dans une France obsédée par l’insécurité et la répression, et pour améliorer la condition pénitentiaire, à laquelle les Français ne veulent pas consacrer plus de moyens. Un autre témoin, Simone Veil, longtemps responsable de l’administration pénitentiaire, raconte dans ses Mémoires les échecs successifs des Gardes des Sceaux pour obtenir plus de moyens dans ce domaine.
L’épisode le plus marquant n’est-il pas l’échec, faute de moyens,de la réforme introduisant la collégialité de l’instruction ?
Aujourd’hui, ces problèmes restent entiers, et sont au centre des querelles sur la Justice, ce qui accroît encore l’intérêt du livre de Robert Badinter.
Fayard, 280 pages, 22 €