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Cirkus Columbia - de Danis Tanovic.

Par Kilucru
Cirkus Columbia - de Danis Tanovic.Cirkus Columbia
(Bosnie-Herzégovine, 2010) 
Réalisation de Danis Tanovic.
Scénario de Danis Tanovic & Ivica Dikic
D’après le roman Cirkus Columbia d’Ivica Dikic.
Interprétation : Miki Manojlovic (Divko Buntic), Boris Ler (Martin Buntic), Mira Furlan (Lucija), Jelena Stupljanin (Azra), Milan Strljic (Ivanda), Mario Knezovic (Pivac), Svetislav Goncic (Cpt. Savo)...
Synopsis
Bosnie-Herzégovine - 1991. A l'effondrement du communisme, Divko revient dans son village après 20 ans d'exil à l'ouest en compagnie de la jeune et séduisante Azra qu'il compte épouser, le chat noir Bonny et les poches remplies de Deutschemarks. Il entend retrouver tout ce qu'il a laissé et plus particulièrement son fils Martin qu'il n'a jamais connu.
Mais personne ne s'attendait à son retour et Bonny ne semble pas se plaire dans ce nouvel environnement...
Bref, en 20 ans, les choses ont quand même changé et le retour de Divko ne s'avère pas être celui auquel il rêvait.
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Voici l’histoire d’un vieux matou de retour au pays, les poches pleines de Deutschemarks, de quoi acheter plein de pâté pour chat, c’est qu’il le bichonne son matou, avec un rien de superstition ! Quasi à la rue avant de tomber sur ce malheureux greffier, c’est alors que la roue a tournée § Depuis il roule dans une robuste Mercedes promène à son bras une poupée blonde très alléchante et veille scrupuleusement sur sa majesté le chat, symbole coïncidant avec sa nouvelle réussite. Vingt années d’exil, le retour sur la terre natale officiellement pour régler les papiers du divorce avec son ex, mais aussi découvrir ce fils qu’il n’a dans sa fuite pas eu le temps de connaitre.
Divko Buntic (remarquable Miki Manojlovic)débarque dans son ancien vilage comme un américain en visite, les poches pleines à craquer, l’attitude ostentatoire, celle de celui qui a une revanche à prendre. Il est ici chez lui, même après vingt ans d’absence, n’a il pas soutenu le parti de la municipalité actuelle, allant semble il jusqu’à leur acheter des armes, bref l’américain teuton est ici chez lui, faire expulser son épouse et par la même son fils par la police locale ne le gene nullement, parader dans les rues, dans le plus pur style bling-bling non plus, non la situation ne se dégradera réellement qu’avec la disparition du chat, la mascotte, le talisman, mettant l’homme aux abois, presque à genoux.
tandis qu’aux alentours de légers signes semblent évoquer une montée de la température, les infos diffusent des images de guerre, les tensions internes dans le village s’exposent…et pendant ce temps le fils de notre héros , grand gamin trop vite poussé, radio amateur passionné, parcourt le village en compagnie de sa jeune  et peut-être future belle-mère. l’été est brulant, les bains dans la rivière tentant, les nerfs sont aussi à fleur de peau. Ne voit on pas les deux amis d’hier, adeptes tous deux de radio et de baignades se disputer et se battre, innocemment d’abord avant que la situation ne s’envenime…balbutiements  d’une guerre annoncée.
Danis Tanovic réalise une chronique de prime abord presque intimiste, reconstituant la vie d’un petit bourg presque tranquille, traversé par les péripéties d’un village presque comme les autres, mais ici le passé à déjà laissé des traces et l’avenir qui se présente ressemble de plus en plus à un ciel qui se couvre…les victimes ne seront pas tout à fait les même, quoique, mais ceux qui hier avait fuit leur destin seront bien présent, ensemble nous disent-ils et chez nous quoi qu’il advienne !
Le manège de la vie tourne alors que retentissent les premières déflagrations, bien assis, Divko et Lucija profitent d’une peut-être dernière récréation après tant de temps perdu !
Voguant vers l’ouest deux autres jeunes tourtereaux s’en vont construire leur nid…pour un jour peut-être revenir au pays !
Cirkus Columbia - de Danis Tanovic.
Voila Danis Tanovic signe un film en tous points remarquable  et si comme entendu de ci de là on lui reproche d’avoir trop développé le coté romance de son œuvre au détriment de l’aspect du conflit qui déjà germer,   montrer qu’avant d’être un champ de fureur et de ruines régnait  ici une fragile mais bien réelle pourtant tranquillité. Oui cela méritait d’être souligné !
Avant que les hommes frères d’hier, ennemis d’aujourd’hui ne l’enfouisse dans le sang et la boue !
« Errare et débilitum humanum est »…je vous dis !
Voilà un film chaudement recommandé ! Coup de Cœur !
L'Express.Fr - Cirkus Columbia, le retour aux racines de Danis Tanovic
"...Très inspiré (sûrement par des souvenirs), Danis Tanovic tisse sa propre toile sans emprunter la cocasserie d'un Kusturica. Mieux, l'humour vient du réalisme et la tristesse de l'excès. Miki Manojlovic, qu'on avait l'habitude de voir en chien fou chez Kusturica, trouve ici des accents de vérité et de maturité, et l'un de ses plus beaux rôles."..."
Critikat.Com "...La toile de fond sur laquelle Cirkus Columbia se raconte dégage un intérêt bien supérieur à la trame elle-même. L’intrigue amoureuse développe des ficelles assez convenues, et on regrette parfois que la pierre angulaire du récit soit le jeune Martin et ses doutes de fin d’adolescence. Sa mère, pourtant au second plan, fait face à la barbarie qui se répand, la violence qui dort et peu à peu se réveille, l’équilibre de la paix qui se désagrège irrémédiablement. Elle est le dernier témoin lucide de cette transition dramatique, s’obstinant jusqu’à la fin à ne pas croire que les pompistes puissent devenir des assassins. Pendant ce temps là, son fils se baigne à la rivière, où les hanches de sa belle-mère nourrissent copieusement ses fantasmes...."
Le Monde.Fr - "Cirkus Columbia" : retour d'exil dans la Bosnie de 1992
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