Les doutes sur les capacités de gestion de crise de Tepco, l’exploitant de la centrale, ont été ravivés après son erreur de relevé dimanche. Tepco avait dans un premier temps évoqué une radioactivité «10 millions de fois supérieure» à celle que l’on constate dans un réacteur en bon état. La radioactivité est en fait 100 000 fois supérieure à la normale.
L’opérateur japonais a dû convoquer une conférence de presse dans l’urgence quelques heures après son communiqué initial et admettre sa bévue. «Il s’est produit une confusion entre l’iode 134 et le cobalt 56» dans les mesures, a indiqué l’opérateur. Une erreur «inacceptable», pour le gouvernement japonais.
Le taux exact de 1000 millisieverts par heure découvert dans le réacteur 2 reste préoccupant. Les personnes exposées dans un temps très court à une dose cumulée de plus de 1 sievert (1000 millisieverts) peuvent souffrir d’effets nocifs quasi immédiats (diminution du nombre de globules blancs et de plaquettes sanguines, nausées et vomissements). Des taux de plusieurs centaines de millisieverts par heure avaient déjà été détectés autour des réacteurs endommagés de la centrale, provoquant des évacuations. Pour mémoire, à 5 sieverts, 50% des patients irradiés décèdent dans les semaines suivantes.
La radioactivité de l’eau contaminée dans le réacteur 2 est donc 100.000 fois supérieure à la normale. Ce taux mesuré dans l’eau au sous-sol de la salle de la turbine du réacteur 2 semble dû à la fonte de cartouches de combustible, a expliqué le secrétaire général et porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano.
Ces cartouches de combustible ont temporairement fondu et sont entrées en contact avec l’eau qui sert à refroidir le réacteur. «La radioactivité dans l’atmosphère est pour l’essentiel contenue à l’intérieur du bâtiment du réacteur. Nous devons faire en sorte que l’eau ne s’infiltre pas dans le sol ni n’atteigne la mer», a souligné le porte-parole.