Ah, Bernard, sacré Bernard... tu m'as encore fait passer une excellente soirée, une soirée magique. Tu es un des rares à me faire apprécier la chanson française. Mercredi dernier, c'était la troisième fois que j'avais le plaisir de t'applaudir.
La première, c'était au Dock des Suds, à Marseille, au début des années 2000 (j'avoue, je ne me souviens plus exactement de l'année). La deuxième, c'était en 2009 à Vergeze, dans le Gard (mon article sur ce concert). Ces deux concerts étaient supers, mais celui de la semaine dernière, au Zénith Sud de Montpellier, était tout bonnement parfait.
Non, presque parfait car, comme l'a dit l'ami Philippe, qui m'accompagnait : "Il manquait juste des choristes brésiliennes". Bernard était tout de même entouré d'une dizaine de musiciens, tous plus doués les uns que les autres et tous multi-instrumentistes.
Dès qu'ils sont entrés sur scène, après une première partie sans grand intérêt, le décors était planté et la soirée ne pouvait être qu'exceptionnelle :
Le pire, c'est qu'après cette entrée d'enfer, il a directement enchainé sur Pigalle La Blanche, et là, je me suis dit : "Mon gars, si ça continue comme ça, tu vas filmer toute la soirée !". Et j'aurais pu le faire car sur la trentaine de chansons qu'il nous a proposé, il n'y en a pas plus de 2 ou 3 que je ne connaissais pas.
Bernard nous a en effet joué une grande partie de ses succès, de toutes les époques, du début des 70's à son dernier album, Causes perdues et musiques tropicales, sorti l'année dernière. Et c'est vraiment ce que j'ai apprécié mercredi soir, le fait qu'il ait balayé l'ensemble de sa carrière musicale pour nous faire plaisir.
En plus des tounes que je vous propose dans ce billet, il nous a ravi avec La Grande Marée, Betty, La Musique est un cri qui vient de l'intérieur, Les Mains d'Or, Solitaire, Melody Tempo Harmony... et j'en passe. Toutes sauf ma préférée, On the Road Again, il ne l'a fait jamais... en tout cas, pas quand j'y suis.
Voici un extrait de son dernier album, L'Exilé, j'adore !
Ce que j'aime chez Lavilliers, c'est que ses morceaux font voyager. Je sais, c'est une remarque bien banale, mais tellement vraie. On part au Brésil, à Salvador da Bahia ou à Fortaleza, en faisant une escale à New-York, bien sûr, et par le Spanish Harlem, en particulier. Puis, au grès des vents, on remonte vers les Caraïbes, la Jamaïque, Cuba...
Tout cela se retrouve dans les paroles et surtout dans les rythmes. On passe du reggae à la bossa nova, du rock à la salsa avec quelques balades pour calmer le jeu. Et puis, de temps en temps, on a droit à de la chanson française, classique et efficace, comme ce Saint-Etienne, ode à sa ville natale, que je dédie à mon ami Yvan, le Stéphanois :
Et puis, il faut bien avouer que le Bernard, il tient encore la forme. Il a toujours un bon jeu de jambes, sans doute un reste de ses années de boxe. Et il aime le public, son contact. Dès la troisième chanson, il était dans la foule. Le public le lui rend bien. Nous devions être plus de 2000 pour le voir et surtout l'entendre, 2000 fidèles qui l'ont acclamé pendant tout le concert.
Certes, la moyenne d'age était assez élevée (avec mes 39 ans, je devais être dans les plus jeunes...), mais bon, les jeunots ne savent pas ce qu'ils perdent.
Je voudrais dédier la chanson suivante à mon amie Claudette, qui pour la première fois n'était pas avec moi pour un concert de Bernard. Claudette, tu as manqué un grand concert, ponctué de moments d'apothéose, comme pendant Traffic :
Vous savez, si vous me connaissez ou si vous me lisez régulièrement, que j'adore la bossa nova. Et pas seulement parce que je suis allé à Ipanema... sans croisez la fille mythique. Alors, quand je vois Bernard saisir sa guitare et entonner un air semblant venir tout droit de Rio, je suis aux anges :
On a eu droit, comme chaque fois, à quelques commentaires sur nos dirigeants et notamment sur notre cher Président de la République et son ex-Ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. Je crois bien que Bernard ne les aime pas trop. Il en a d'ailleurs fait une chanson sur son dernier album, Identité Nationale, qu'il nous a jouée.
Mais je vous propose plutôt un bon petit reggae pour poursuivre (dont les paroles ne sont pas plus gaies d'ailleurs...), Etat des Lieux :
La fin du concert fut aussi grandiose que le début. Bernard a accepté deux rappels. En fait, on avait l'impression qu'il ne voulait pas quitter la scène. Au bout de 2 heures, sa voix commençait tout de même à fatiguer un peu. Quoi de plus naturel, il n'en avait pas été avare.
Et puis, il n'a pas pu s'empêcher de refaire un bain de foule, en entrainant cette fois trompettiste et saxo. J'en profite d'ailleurs pour féliciter la section cuivre qui était vraiment excellente. Donc, Bernard et ses deux acolytes se sont installés en haut des gradins pour un partie de la chanson. Un grand moment, et une grande chanson !
La Salsa !
Et puis, nous avons eu droit à une version assez particulière de Stand The Ghetto, avec laquelle je conclurai cet article. Merci encore Bernard pour cette super soirée !!!