L’été 92
Imposait ses touffeurs
S’agrippait à nos corps
Brouillait de son éclat
L’enchevêtrement des rues
Le défilé des cars
Le cortège des touristes
Égayaient Paris
L’hirondelle fantasque
Accompagnait nos rires
Ailleurs
Cris et coups martelaient la terre
Plaies et cendres se succédaient
A l’image :
Faces gercées
Filaments de bras
Regards taris
Torses arides
Massacres et ruines
La mort vorace
Partout
Ce fut pourtant l’été
Des Jeux de Barcelone
L’été d’amours naissantes
Sous l’étoile de juillet.
(Andrée Chedid)