Romain Gavras, fils de, aime la révolte rageuse et incontrôlable des voix silencieuses. Déjà réalisateur des clips controversés de Justice (A cross the universe) et M.I.A (Born free) dans lesquels on pouvait assister au soulèvement violent et désespéré d’un groupe en colère, le co-fondateur du collectif Kourtrajmé pousse le bouchon plus loin ici, pour son premier long métrage. Notre Jour viendra, titre en référence au slogan de l’IRA, clame une certaine forme de terrorisme: soit dans son sens littéral, semer la terreur à des fins politiques. Ces deux tarés roux (Vincent Cassel et Olivier Barthélémy) qui sillonnent les routes du Nord de la France en s’attaquant à tout ce qui bouge : juifs, homos, arabes, bourgeois, handicapés- ne sont pas seulement là pour choquer mais aussi pour vomir brutalement leur haine latente d’un système : celui de l’exclusion. Cousin lointain de l’Orange Mécanique de Kubrick, Notre Jour viendra est un film franchement dégueulasse parce qu’il expose sans rougir les produits dégénérés d’une société qui condamne les différences. Mais c’est aussi un film courageux, dans son outrance, osant se saboter lui-même en concluant à la vacuité du communautarisme. Le duo malsain- dans son suicide social et misanthrope bourré au rejet et à la détestation- ne va nulle part. Et s’il affronte le problème frontalement, le film n’arbore pas un extrémisme qui aurait été intolérable. Au contraire. Il prouve l’inutilité totale de l’oppression comme moyen de défense. Dans un souffle nihiliste hautement dérangeant, il sait aussi se montrer drôle parfois, lorsqu’il pousse au paroxysme sa provocation, et caresse, par instants, un romantisme vénéneux lorsqu’il offre des plans d’une beauté obscure, démente, apocalyptique. Crânes rasés, libres de toute morale, sur une plage déserte. En route vers l’eldorado perdu d’un monde sans norme.
Romain Gavras, fils de, aime la révolte rageuse et incontrôlable des voix silencieuses. Déjà réalisateur des clips controversés de Justice (A cross the universe) et M.I.A (Born free) dans lesquels on pouvait assister au soulèvement violent et désespéré d’un groupe en colère, le co-fondateur du collectif Kourtrajmé pousse le bouchon plus loin ici, pour son premier long métrage. Notre Jour viendra, titre en référence au slogan de l’IRA, clame une certaine forme de terrorisme: soit dans son sens littéral, semer la terreur à des fins politiques. Ces deux tarés roux (Vincent Cassel et Olivier Barthélémy) qui sillonnent les routes du Nord de la France en s’attaquant à tout ce qui bouge : juifs, homos, arabes, bourgeois, handicapés- ne sont pas seulement là pour choquer mais aussi pour vomir brutalement leur haine latente d’un système : celui de l’exclusion. Cousin lointain de l’Orange Mécanique de Kubrick, Notre Jour viendra est un film franchement dégueulasse parce qu’il expose sans rougir les produits dégénérés d’une société qui condamne les différences. Mais c’est aussi un film courageux, dans son outrance, osant se saboter lui-même en concluant à la vacuité du communautarisme. Le duo malsain- dans son suicide social et misanthrope bourré au rejet et à la détestation- ne va nulle part. Et s’il affronte le problème frontalement, le film n’arbore pas un extrémisme qui aurait été intolérable. Au contraire. Il prouve l’inutilité totale de l’oppression comme moyen de défense. Dans un souffle nihiliste hautement dérangeant, il sait aussi se montrer drôle parfois, lorsqu’il pousse au paroxysme sa provocation, et caresse, par instants, un romantisme vénéneux lorsqu’il offre des plans d’une beauté obscure, démente, apocalyptique. Crânes rasés, libres de toute morale, sur une plage déserte. En route vers l’eldorado perdu d’un monde sans norme.