Il y a quelques semaines, une sortie du président bolivien Evo Morales faisait grincer des dents le gouvernement chilien. Sous couvert d’humour, Morales admettait vouloir « récupérer Atacama » afin de bénéficier d’un accès à la mer (lire ici, le premier article sur le sujet).
D’humour, il ne semble plus question désormais. Cette fois, Evo Morales assure qu’il va porter plainte devant les gouvernements internationaux pour récupérer l’accès à la mer dont bénéficiait son pays jusqu’en 1879, le début de la guerre du Pacifique entre les deux pays. L’annonce est tombée le 23 mars, à l’occasion du traditionnel Día del mar, la fête de la mer. L’information, dévoilée par le quotidien bolivien La Razón, n’a rien d’une boutade. Depuis cinq ans, les deux gouvernements échangent et débattent sur ce thème mais ne trouvent pas d’arrangement. Le Chili fait bien quelques fleurs à la Bolivie en termes d’accès et de droits de douane. Pas assez au goût du Bolivien qui entend récupérer sa souveraineté maritime. « Nous continuerons tout de même à discuter franchement et sincèrement avec le Chili comme nous le faisons depuis cinq ans », a conclu Evo Morales.
Relations tendues
La méthode ne fait pas l’unanimité, un sénateur bolivien déplorant « que l’on agisse de façon unilatérale en demandant d’un côté et en attaquant de l’autre », d’autres estimant qu’il s’agit surtout d’une attaque idéologique, Morales étant de gauche, le président chilien Sebastian Piñera, de droite.
« Cette annonce représente un sérieux obstacle aux relations entre les deux pays », a fait savoir Piñera qui, il y a encore quelques semaines, assurait qu’il était hors de question de céder à son voisin enclavé un accès maritime. « Nous n’attendrons pas 132 ans de plus », a prévenu de l’autre côté des Andes, le ministre des relations extérieures bolivien. Ce qui s’appelle mettre du sel dans les affaires politiques. Du sel marin, évidemment.