Chronique du lundi 28 mars 2011.
Les matchs de ce week-end ont délivré un nombre finalement important de surprises. Parmi celles-ci, les défaites conséquentes de Toulouse et de Clermont, soit le Champion d’Europe et de France au tapis, excusez du peu ! Tentative d’explications…
I- Racing-Métro et Toulouse, une illusion d’optique :
Le Racing-Métro a battu le Stade Toulousain par plus de 40 points, ce qui laisse penser que les Parisiens ont pris l’ascendant sur le champion d’Europe et se positionnent comme un favori au titre national. C’est vrai et faux à la fois.
Vrai, car la démonstration Parisienne en termes de solidité, autant sur la densité physique, que sur l’organisation défensive et la maîtrise du jeu a été criante face à l’équipe type du champion d’Europe. Marquer plus de 40 points à Toulouse est un exploit qui n’est pas à la portée de beaucoup d’équipes en France, et même en Europe. Dominer physiquement, et même développer son jeu, comme le Racing-Métro a pu le faire positionne l’équipe Parisienne dans les plus grosses cylindrées du championnat, au même titre que Toulouse, Clermont et Perpignan. C’est déjà beaucoup. Pas encore un champion, mais un prétendant, à coup sûr.
Faux, car Toulouse était, ce week-end, plus affaibli qu’il n’y paraît. Il n’est pas grand devin pour deviner que les Servat, Dusautoir et autres Clerc et Médard sont fatigués par le Tournoi qui vient de s’achever. Que Jauzion et Poitrenaud sont aussi touchés psychologiquement par ce qui a été dit sur eux, notamment par le sélectionneur. Guy Novès a fait l’erreur de vouloir aligner tous ces joueurs alors que, dans le même temps, il gardait sur la touche un Florian Fritz ou un Picamoles. L’entraîneur Toulousain voulait à la fois préparer le quart de finale de Coupe d’Europe et, certainement aussi, laver l’affront des 30 points encaissés dans ce même stade de France contre le Stade Français, plus tôt dans la saison. Cette erreur a failli coûter sa Coupe du Monde à Thierry Dusautoir qui, épuisé, en cette fin de match, n’avait plus la force de lutter contre le plaquage des Parisiens. Elle a, en tout cas, coûté cher aux Toulousains qui ont pris une leçon de rugby et donné l’impression qu’un fossé existe entre ces 2 équipes. La différence de densité physique entre les 2 équipes est une illusion d’optique que les Toulousains sauront certainement corriger pour la fin de la saison…
II- Agen, le magnifique travail des entraîneurs :
Agen a battu Clermont 26 à 17, après avoir mené 26 à 10. C’est dire si l’équipe Agenaise monte en puissance et est en train de faire la preuve qu’elle mérite sa place en Top14. C’était loin d’être gagné en début de saison où les Agenais souffraient d’un manque de puissance et d’un peu ambitieux mais manquant de réalisme face à des équipes expérimentées. Grpâce au travil de Christian Lanta et de Christophe Deylaud l’équipe du Lot et Garonne a réussi à franchir pas mal de palier jusqu’à battre le Champion de France. Ils ont réussi à alourdir leur pack en trouvant un bon équilibre avec l’apport des Iliens Fonua et Fa’aoso, des Sud-Africains Badenhorst et Senekal ( excellente recrue dont Toulon ne faisait pas grand chose ) tout en assurant la continuité avec Monrobot et Narjissi notamment. Résultat les Agenais sont capa&bnles, par séquences, d’imposer une certiane puissance et de tenir tête à leurs adversaires, même les Clermontois.
Derrière c’est pareil. Le jeu pour le jeu laisse maintenant place à une équipe mieux structurée qui s’est, là aussi, renforcé en cours de saison, avec l’arrivée de Tian à l’arrière. Le retour des blessés Vaka, Ahotaeiloa et autres Avramovic permet d’ajouter de la puissance et de varier les solutions selon les adversaires. Christophe Deylaud peut commencer à savourer le résultat et l’équipe peut espérer continuer à monter en puissance pour prendre le jeu à son compte plutôt que de jouer le contre.
Agen n’est pas encore sauvé mais maîtrise son destin. Une victoire lors de la réception de Castres le week-end prochain permettrait aux Agenais d’atteindre 42 points, ce qui les mettrait pratiquement à l’abri. Néanmoins une victoire à La Rochelle dès la journée suivante serait la meilleure manière de, dès à présent, préparer la saison suivante en Top14 et d’éviter surtout un match au couteau lors de la réception de Brive au cours de la dernière journée de la saison régulière.
III- Clermont, le syndrome de la gueule de bois :
Clermont est champion ! Clermont est champion ! Enfin, Clermont croit toujours être champion, ses supporters n’en finissent pas de féliciter les joueurs et ces derniers croient pouvoir battre n’importe qui, mais ils sont surtout en train de se rendre compte qu’ils peuvent perdre contre n’importe qui aussi. Après avoir attendu si longtemps, le club Auvergnat souffre de la facilité et du manque de motivation de ses joueurs qui croient qu’il n’y a qu’à pour que ça marche.
Même si cette équipe reste redoutable, elle est toujours inconstante et souffre d’une sortie de Tournoi où les internationaux Rougerie, Bonnaire, Domingo, Canale ont encore la tête ailleurs et du mal à s’y recoller. Les Auvergnats semblent avoir perdu tout espoir de finir dans les 2 premiers et il va falloir cravacher pour finir 3 ou 4 et jouer un barrage à domicile. C’est bien sûr totalement dans les cordes de cette équipe mais est-elle capable dc trouver la motivation suffisante pour assurer une qualité de jeu d’un champion de France potentiel. Si on joue comme on s’entraîne, on a aussi le palmarès que l’on mérite. Si la saison régulière est cahotique et le fond de jeu aléatoire, on ne peut normalement pas espérer redevenir champion de France. Les Catalans l’ont éprouvé à leur dépend l’an dernier et semblent depuis quelques matchs avoir compris ce que sens du sacrifice veut dire. Je ne suis pas sûr que les Clermontois soient partie pour suivre un tel changement de cap. Le match à Agen prouve leurs limites cette saison et une présence en demi-finale pourrait être le seul objectif à leur portée…
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