Voilà une carte illustrant la distribution des sites et centrales nucléaires sur le territoire français. La Vendée n’est pas loin des centrales. D’ailleurs, aucune région de l’hexagone n’est à l’abri d’un éventuel accident nucléaire.
Certes, les deux plus graves accidents de l’histoire, respectivement Tchernobyl et Fukushima, ont été causé par des circonstances qui ont très peu de possibilités de se reproduire en France. Au Japon, la violence du tremblement de terre (8.9 sur l’échelle de Richter) et du tsunami qui ont endommagé la centrale nucléaire n’est aucunement comparable au séisme qui peuvent frapper la France, les parfums très rarement le sixième degré sur l’échelle de Richter. Dans l’ancienne Union soviétique, en Ucraine, la centrale nucléaire de Tchernobyl n’avait même pas une enceinte de protection, et on connaît bien les faiblesses de la technologie soviétique. Quiconque ait visité n’importe quel pays de l’ancien bloc soviétique, se souvient que même la chasse des toilettes, trop souvent, ne fonctionnait pas correctement.
Il n’en reste pas moins que l’accident japonais montre bien qu’il suffit d’une coupure de courant prolongée, pour affecter le fonctionnement du système de refroidissement du réacteur, ce qui débouche invariablement sur des problèmes majeurs entraînant une fuite de radiations préjudiciable à la santé de la population.
Quant à Tchernobyl, les estimations sur sa gravité varient selon les sources : l’AIEA estime à 9000 les déces directement causés par cette catastrophe; selon l’Académie des Sciences des New York, cité par le Monde Diplomatique, "les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki ; le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l’accident, entre 1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. Des 830 000 « liquidateurs » intervenus sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont morts."
Or, on peut penser que l’énergie nucléaire est une bonne solution à présent et à l’avenir. Ou bien on peut retenir qu’il faut sortir plus ou moins rapidement du nucléaire, à court, à moyen ou à long terme. Quoi qu’il en soit, l’accident de Fukushima a sérieusement affecté la confiance du public en la sûreté des centrales nucléaires.
Tout le monde est conscient de ce que le succès de toute destination touristique dépend aussi de son image, de son prestige, bref de l’opinion qui en ont, à tort ou à raison, les touristes étrangers. Or, on peut espérer que les retombées négatives de l’accident nucléaire japonais sur l’image de la France, connue comme le plus grand producteur d’énergie nucléaire au monde par rapport au nombre d’habitants, soient dérisoires. Néanmoins, si un accident, même de gravité inférieur à celui de Fukushima, devait se produire dans notre pays, on peut imaginer des conséquences négatives sur le flux des touristes étrangers, et ce, durant des décennies.
Il serait souhaitable que, lorsqu’ils évaluent l’opportunité d’investir dans le nucléaire, les gouvernements français prennent en considération aussi l’impact qu’un accident nucléaire peut avoir sur le tourisme.