Après avoir joué les dompteuses de lions lors de son dernier album, Britney Spears revient plus glamour que jamais avec Femme Fatale, un nouvel opus enflammé qui confirme la star comme reine incontestée de la pop.
Après plus de dix ans d'une carrière musicale sans accro et six albums studio couronnés du succès que l'on connait, Britney Spears revient sur le devant de la scène avec Femme Fatale, un nouvel album en grande partie produit par son compositeur de toujours, Max Martin. A ses côtés, on retrouve un joli parterre de producteurs branchés, de Dr Luke à Will.I.am en passant par Rodney Jenkins alias Darkchild. Et le résultat est des plus convaincants, sur les douze titres de l'album, on peut compter une bonne moitié de tubes potentiels. Toujours ancrées dans une pop dansante, les chansons sucrées de Britney sont plus efficaces que jamais. Et là où Black out et Circus manquaient d'unité, Femme Fatale suit une progression assez homogène qui donne beaucoup de cohérence à l'ensemble. Enfin, à l'image de beaucoup d'albums pop/dance en ce moment, Femme Fatale délaisse les ballades traditionnelles low-tempo au profit d'un condensé de tubes électro sous emphétamines qui devrait aussi bien déferler sur les radios et sur les dancefloor. Gare au raz-de-marée.
Dès le premier titre, Britney donne le ton. Le paysage est planté, ce sera une vision futuriste d'un monde courant à sa perte ("Till the world ends") dans un déluge d'effets sonores et sur un rythme endiablé. Tout s'accélère alors que des synthétiseurs plus robotiques que jamais s'empare de la chanteuse qui se déshumanise et se désagrège progressivement. Ce motif sera finalement la ligne directrice de l'album. Plus qu'une femme fatale, Britney Spears s'affirme comme une prétresse d'un new age robotique, figure Orwellienne par excellence. Cette tonalité eschatologique se retrouve également sur le morceau suivant, "Hold it against me", dont le clip au montage agressif trahissait déjà les dérives d'une société post-moderniste en perte d'identité. Après ces deux morceaux très puissants, Britney dérive vers des flots plus langoureux lors de "Inside out", odyssée sensuelle parfaitement menée. S'ensuit une série de bons titres dynamiques et inspirés, que ce soit le très enjoué "I wanna go" et ses sifflements mutins ou le savoureux "How I roll". Arrive alors le duo très attendu avec Will.I.Am intitulé "Big Fat Bass". Après un début prometteur, le titre s'enlise dans une production surchargée et confuse. Petite déception donc. Après un "Trouble for me" commun et un "Trip to your heart" hypnotique, Femme Fatale montre qu'il en a encore sous le capot avec "Gasoline", titre une nouvelle fois parfaitement calibré pour le dancefloor. L'album se conclut avec "Criminal", une ballade plus classique rappelant avec insistance "Miles Away" de Madonna, comme un clin d'oeil à celle dont elle a réussi à voler la couronne de reine de la pop.
Les Lady Gaga et autres Rihanna peuvent retourner aux vestiaires. Avec Femme Fatale, Britney produit une belle synthèse de la dance moderne en essayant de lui insuffler une nouvelle dynamique plus ciselée et puissante. Grâce à un travail minutieux des ambiances, un traitement des voix recherché et des compositions intelligentes, l'ex-lolitrash signe là l'un de ses meilleurs albums et laisse ses concurrentes sur le carreau. En voilà une femme fatale.
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